WELCOME TO THE RILEYS est un film réalisé par Jake Scott.
Le scénario est écrit par Ken Hixon. La photographie est signée Christopher Soos. La musique est composée par Mark Steitenfeld.
Dans les rôles principaux, on trouve : James Gandolfini (Doug Riley), Kristen Stewart (Allison/ "Mallory"), Melissa Leo (Lois Riley), Tiffany Coty (Tara).
Lois et Doug Riley
(Melissa Leo et James Gandolfini)
Depuis la mort de leur fille unique, Emily, dans un accident de voiture, l'existence de Doug et Lois Riley s'est interrompue. Elle s'est retranchée dans le chagrin et les anti-dépresseurs, restant cloîtrée dans leur maison. Lui survit comme il peut depuis huit ans en dirigeant sa petite entreprise de matériel de plomberie.
Doug Riley et "Mallory"
(James Gandolfini et Kristen Stewart)
Doug a une liaison avec une jolie serveuse noire qui lui permet de préserver un semblant de bonheur et qui lui sert de confidente discrète. Mais son décès brutal le replonge dans une terrible détresse, d'autant plus qu'il ne peut se confier à personne.
Doug Riley
Un déplacement professionnel à la Nouvelle-Orléans lui fournit une occasion d'échapper à ses tourments. Il sème, lors d'une soirée, ses collègues pour errer en ville et échoue dans un club de strip-tease. Là, il est abordé par "Mallory", une jeune danseuse qui lui propose une faveur sexuelle tarifée, mais il décline.
Allison alias "Mallory"
Troublée par cette jeune fille dont il devine la douceur derrière un langage d'une crudité désarmante, il la raccompagne jusque chez elle et découvre qu'elle habite dans une maison insalubre. Il lui soumet alors une offre : il la paiera 100 $ par jour pour dormir ici mais sans coucher avec elle. Elle accepte, d'abord par appât du gain.
Lois
Pendant ce temps, convaincue que son mari prend du bon temps en Louisiane sous le prétexte de faire le point comme il le lui a dit au téléphone, Lois décide de gagner la Nouvelle-Orléans depuis Indianapolis en voiture. Doug en profite, lui, pour effectuer des réparations chez Allison (le vrai prénom de "Mallory") et obtient qu'elle surveille son vocabulaire puis réfléchisse à son avenir, craignant pour sa vie.
Doug et Allison
Lorsque Lois débarque en ville et retrouve son époux, il lui présente Allison. D'abord perplexe, elle accepte de l'aider à aider la jeune fille. Mais celle-ci ne leur facilite pas la tâche quand elle apprend leur drame passé et devine le rôle de substitution qu'elle joue sans doute pour Doug. Pourtant, cette relation houleuse permettra au trio de se reconstruire...
Réalisateur de clips depuis une quinzaine d'années, Jake Scott, fils de Ridley, s'était fait remarqué au début des années 2000 en signant un premier film oubliable (Guns 1748). Il revient avec ce long métrage produit par son père et son oncle, feu Tony, hors des grands studios, et une histoire beaucoup plus intimiste au style épuré.
Dans le décor d'une Nouvelle-Orléans portant encore les stigmates de l'ouragan Katrina, lieu hanté par excellence mais tentant de renaître, le cinéaste dresse un parallèle évident avec l'état moral du couple Riley dévasté par la mort de leur fille unique.
Au-delà de ce cadre (intérieur et extérieur) ravagé, le film séduit surtout par son trio de comédiens exceptionnels : Jake Scott a compris qu'il tenait là des interprètes en mesure de compenser sa réalisation un peu fade. Au départ, pourtant, sa sobriété formelle sert parfaitement le propos en captant le fossé qui s'est creusé entre Doug et Lois dans leur pavillon de banlieue sans âme. Lui se cache pour griller une cigarette et pleurer dans son garage, elle se gave de calmants et s'en tient à une routine anesthésiante.
Une fois que l'action se déplace en Louisiane, la mise en scène s'aligne sur la présence massive, les déplacements lents, la souffrance intériorisée subtilement exprimée par James Gandolfini, dont c'était un des premiers premier rôle au cinéma après sa consécration dans la série télé Les Sopranos (1999-2007). Il y dévoile une sensibilité poignante avec une économie de jeu fascinante. Face à lui, Kristen Stewart livre une composition électrique, qui lui permet de prouver sa valeur hors de la saga Twilight dans laquelle elle était alors engagée : pour ce rôle casse-gueule où elle est à la fois vulgaire et paumée, elle paraît encore plus frêle face à son immense partenaire. Leur duo est formidable.
Dans un rôle plus en retrait pendant la première heure du film (jusqu'à ce qu'elle rejoigne Gandolfini et Stewart à la Nouvelle-Orléans), Melissa Leo est également excellente, faisant délicatement évoluer son personnage de mère brisée et d'épouse névrosée vers la lumière tout en incarnant la voie de la raison. Elle accompagne avec dignité et lucidité un mari dans une mission qui la sauve autant que lui et sa protégée.
Si Jake Scott n'évite pas toujours quelques artifices narratifs faciles (Lois et Allison partageant une discussion sur leurs deuils respectifs), le film témoigne d'un mélange convaincant de tendresse et de pudeur et traite de l'impossibilité de faire son deuil. Il ne tombe pas non plus dans le piège d'une happy end grossière, même si le dénouement est positif. C'est ainsi, quand il reste modeste et mesuré, que Welcome to the Rileys est le plus sincère et émouvant.
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