SCARAMOUCHE est un film réalisé par George Sidney.
Le scénario est écrit par Ronald Millar et George Froeschel, d'après le roman de Rafael Sabatini. La photographie est signée Charles Rosher. La musique est composée par Victor Young.
Dans les rôles principaux, on trouve : Stewart Granger (André Moreau/Scaramouche), Eleanor Parker (Léonore), Janet Leigh (Aline de Gavrillac), Mel Ferrer (Noël de Mayne), Richard Anderson (Philippe de Valmorin), Nina Foch (Marie-Antoinette).
Marie-Antoinette
(Nina Foch)
1790. France. Aventurier fanfaron et coureur de jupons, André Moreau doit protéger son meilleur ami, Philippe de Valmorin, aristocrate mais qui publie des pamphlets contre la royauté sous le pseudonyme de Marcus Brutus en appelant le peuple à se soulever.
Léonore et André Moreau
(Eleanor Parker et Stewart Granger)
Pour cela, il l'envoie auprès des membres de la troupe de comédiens de Gaston Binet pendant qu'il va réclamer de l'argent à un créancier à qui il demande aussi de lui révéler enfin le nom de son père - il serait le bâtard du marquis de Gavrillac. A la nuit tombée, André retrouve Philippe comme convenu. Le lendemain, ils reprennent la route et croisent le carrosse d'Aline de Gavrillac à qui André fait la cour avant de découvrir son nom de famille - et donc de se retirer.
Noël de Mayne
(Mel Ferrer)
Noël de Mayne, la meilleure lame du pays, courtisan de Marie-Antoinette, a promis à la reine d'éliminer Marcus Brutus et il en a l'occasion lors d'une rencontre fortuite dans une auberge où Philippe de Valmorin et André Moreau se sont arrêtés. De Mayne défie le pamphlétaire et le tue à l'épée devant Moreau, impuissant, mais jure de venger son ami avant de prendre la fuite.
Aline de Gavrillac
(Janet Leigh)
Pour se cacher des hommes de de Mayne, Moreau reprend le rôle de Scaramouche dans la troupe de Gaston Binet où joue son autre dame de coeur, Léonore. Sous le masque de ce personnage, il connaît un succès grandissant qui rejaillit sur le reste de la compagnie, bientôt réclamée à Paris. Sur son temps libre, Moreau a convaincu Doutreval, qui approuvait les écrits de Marcus Brutus et qui est le maître d'armes de de Mayne, de lui apprendre à se battre et de le recommander auprès du meilleur professeur d'escrime de la capitale, Perigore.
Aline de Gavrillac et André Moreau
(Janet Leigh et Stewart Granger)
A l'Assemblée, les aristocrates tuent régulièrement en duel les représentants du peuple. Remarqué par un député chez Perigore et également hostile à de Mayne et ses pairs, Moreau accepte de siéger pour pouvoir défier son ennemi. Mais Léonore et Aline, promise à de Mayne, conspirent ensemble pour qu'ils s'évitent. Toutefois quand Noël apprend où réside André, il entend le tuer dans l'heure mais Aline convainc son prétendant de l'emmener au théâtre comme il le lui avait promis.
Le duel final entre André Moreau et Noël de Mayne
(Stewart Granger et Mel Ferrer)
Hélas ! en l'attirant au théâtre "L'Ambigu", elle ignore que c'est là que se produit la troupe de Gaston Binet et donc Moreau derrière le masque de Scaramouche. Quand celui-ci remarque de Mayne au balcon à la fin de la représentation, il saisit l'occasion pour l'affronter. Leur duel commence dans les couloirs des étages, se poursuit dans les escaliers menant au rez-de-chaussée puis la salle de spectacle jusque sur la scène.
Léonore et Aline
(Eleanor Parker et Janet Leigh)
Le combat est acharné mais Moreau finit par dominer mais il ne peut alors se résoudre à tuer de Mayne. Le père de Philippe de Valmorin le rejoint plus tard sur la scène et lui apprend que, contrairement à ce que son créancier lui a raconté, le père d'André n'était pas le marquis de Gavrillac mais celui de Noël de Mayne : son ennemi était donc son demi-frère !
Léonore
Léonore reparaît ensuite pour l'inviter à rejoindre Aline et à l'aimer puisque plus rien ne s'y oppose désormais. André embrasse son ex-maîtresse pour la remercier de sa magnanimité.
André Moreau
Lorsqu'ils passent sous son balcon une fois mariés, Aline et André reçoivent un bouquet de fleurs envoyé par Léonore qui se tourne ensuite vers son nouvel amant : Napoléon Bonaparte !
Si on passe le soir de Noël seul, comme ça a été mon cas cette année, alors il faut réserver un film qui vous enchantera. Autant alors sélectionner une valeur sûre qu'on est certain d'apprécier toujours autant même après l'avoir souvent revu. Et dans ce domaine, aucune chance d'être déçu par Scaramouche !
Remake de la version muette de 1923, cette nouvelle adaptation du roman de Rafael Sabatini a été commandée par la Metro-Goldwyn-Mayer dès 1939 mais n'entrera qu'en pré-production qu'en 1951. Le studio en confie la réalisation à de ses meilleurs exécutant, George Sidney, spécialisé dans les comédies musicales, et d'ailleurs le projet devait initialement en être une.
Gene Kelly, Ava Gardner, Elizabeth Taylor et Fernando Lamas sont désignés pour incarner respectivement Moreau, Léonore, Aline et de Mayne, mais le long métrage prend du retard à se monter. Les acteurs, qui ont signé pour d'autres tournages, se désistent les uns après les autres, et la MGM choisit alors de confier le rôle-titre à Stewart Granger, puis recrute Eleanor Parker, Janet Leigh et Mel Ferrer.
Les scénaristes s'amusent avec l'Histoire (mais tant qu'on lui fait de beaux enfants, on peut toujours la détourner, comme disait Alexandre Dumas) : la représentation de l'Ancien Régime est très fantaisiste mais elle fournit des rebondissements particulièrement trépidants à l'intrigue. En vérité, un gentilhomme ne se battait pas à l'épée avec un roturier et les députés étaient par ailleurs déjà fort occupés. Et ne parlons même pas de l'apparition finale de Napoléon Bonaparte !
Pour ce récit tout entier bâti sur les masques - celui évidemment de Scaramouche derrière lequel se dissimule Moreau, mais aussi ceux des sentiments de Moreau pour Léonore puis pour Aline ou de de Mayne pour Marie-Antoinette et Aline, sans oublier celui de Philippe de Valmorin qui rédige des brûlots sous le nom évocateur de Marcus Brutus - , autant y aller franchement, et l'équipe de George Sidney n'a pas eu à se limiter, grâce à un budget confortable (largement amorti grâce au succès commercial du film).
Malgré tout, le tournage n'a pas été une partie de plaisir. D'abord à cause de l'attitude de Stewart Granger qui s'est mis à dos tous ses partenaires comme l'a avoué plus tard Eleanor Parker, dénonçant son impolitesse et son arrogance, jalousant en particulier Mel Ferrer, charmeur avec les dames (il le restera, même en devenant l'époux d'Audrey Hepburn l'année suivante, dont la gloire éclipsa la sienne et le rendit alors aussi odieux sur les plateaux qu'en dehors...).
L'autre épisode qui suscita de vives tensions implique évidemment le célèbre duel final (sans doute le plus spectaculaire de tous les films de cape et d'épée avec ses sept minutes !) : la séquence requit huit semaines de préparation, et Granger fut entraîné par le maître d'armes Jean Heremans. Ni lui ni Ferrer ne furent doublés - Ferrer était danseur et déjà excellent escrimeur, Granger rompu à l'acrobatie (ce qui ne lui épargna pas plusieurs blessures - au genou, à l'épaule et au dos). Etant donné leur rivalité en coulisses, on peut sentir que leur combat n'est pas du chiqué : il peut même se lire comme la métaphore de leur statut - Granger était alors le comédien le mieux payé de la MGM (un million de $ par an de 1950 à 57, date à laquelle il accusera Darryl Zanuck de coucher avec son épouse, Jean Simmons : le producteur, auquel il casse la figure, jure de le briser et y parviendra !) et voulait vraiment dominer son partenaire.
On notera, enfin, sur une note plus légère que Leslie Jones, qui joue le père de Philippe de Valmorin, faisait déjà partie du casting de la version muette trente ans plus tôt dans le rôle de... Noël de Mayne !
Malgré l'ambiance délétère en coulisses, entretenue par sa vedette ("le comédien britannique le plus détestable de Hollywood" comme l'appelait certains journalistes, appuyés par quelques metteurs en scène comme Fritz Lang), Scaramouche demeure un classique absolu du "swashbuckling" grâce à sa réalisation aérienne, bondissante, d'une élégance formelle somptueuse (les costumes et les décors y sont merveilleusement beaux, la photo de Charles Rosher à la fois éclatante et délicate selon la scène) ; et son interprétation exceptionnelle - Stewart Granger est virevoltant et insolent, Janet Leigh sublimement lumineuse, Eleanor Parker d'une sensualité torride, et Mel Ferrer d'un sadisme distingué. L'action est époustouflante, fluide, chorégraphiée avec virtuosité (un reliquat évident de l'intention initiale d'en faire un musical).
A l'image de la leçon du maître d'armes Doutreval à André Moreau ("une épée est comme un oiseau : si on le serre trop fort, on l'étouffe ; si on ne le serre pas assez, il s'envole."), le film vous étreint, palpitant et romantique, tendu et léger à la fois : le spectacle est total et grisant.
Malgré l'ambiance délétère en coulisses, entretenue par sa vedette ("le comédien britannique le plus détestable de Hollywood" comme l'appelait certains journalistes, appuyés par quelques metteurs en scène comme Fritz Lang), Scaramouche demeure un classique absolu du "swashbuckling" grâce à sa réalisation aérienne, bondissante, d'une élégance formelle somptueuse (les costumes et les décors y sont merveilleusement beaux, la photo de Charles Rosher à la fois éclatante et délicate selon la scène) ; et son interprétation exceptionnelle - Stewart Granger est virevoltant et insolent, Janet Leigh sublimement lumineuse, Eleanor Parker d'une sensualité torride, et Mel Ferrer d'un sadisme distingué. L'action est époustouflante, fluide, chorégraphiée avec virtuosité (un reliquat évident de l'intention initiale d'en faire un musical).
A l'image de la leçon du maître d'armes Doutreval à André Moreau ("une épée est comme un oiseau : si on le serre trop fort, on l'étouffe ; si on ne le serre pas assez, il s'envole."), le film vous étreint, palpitant et romantique, tendu et léger à la fois : le spectacle est total et grisant.
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