vendredi 16 décembre 2016

FRANCES HA, de Noah Baumbach (2013)


FRANCES HA est un film réalisé par Noel Baumbach.
Le scénario est écrit par Noel Baumbach et Greta Gerwig. La photographie est signée Sam Levy. La musique est composée par Sam Matarazzo.

Dans les rôles principaux, on trouve : Greta Gerwig (Frances), Mickey Sumner (Sophie), Adam Driver (Lev), Patrick Hensinger (Patch).

A 27 ans, Frances espère intégrer à titre permanent la compagnie de danse où elle figure à New York.
Sophie et Frances
(Mickey Sumner et Greta Gerwig)

Au même moment, sa meilleure amie et co-locataire, Sophie, lui annonce qu'elle part s'installer avec Patch, son compagnon qui l'a demandée en mariage, mais avec lequel Frances ne s'est jamais entendu.
Lev et Frances
(Adam Driver et Greta Gerwig)

Frances doit trouver un nouveau domicile et partage un temps l'appartement de Lev, un sculpteur séducteur qui ne cherche pourtant pas à coucher avec elle. Fauchée, paumée, mais animée par une énergie débordante, la jeune femme doit faire de choix pour son avenir, qu'elle concevra après un week-end à Paris...

Frances Ha est l'archétype du film indépendant, tourné avec peu de moyens, en noir et blanc, dont le pitch tient sur un post-it, avec des acteurs remarqués dans ce registre alternatif. 

La concision et la singularité sont deux qualités qui honorent ce long métrage : j'avais souvent entendu de ce film avant d'enfin le découvrir au milieu de la semaine, lu des articles unanimement élogieux à son sujet, soulignant par dessus tout la révélation de son actrice-co-scénariste - la lumineuse et très grande Greta Gerwig.

Tant de louanges produisent chez moi souvent une méfiance proportionnelle, qui peuvent même suffire à me faire éviter ledit long métrage, comme si tout ça était trop beau pour être vrai. J'aurai pourtant été bien bête de passer à côté, je l'admets.

L'affaire est vite pliée : 85' pour relater les désagréments subis par Frances, jeune danseuse, qui apprend successivement que sa meilleure amie part vivre avec un type qu'elle considère comme un con et perd la place qu'elle convoitait dans une compagnie de danse new yorkaise. 

On peut reprocher à Noel Baumbach et Greta Gerwig d'avoir filmé une histoire bien maigre. Mais la construction de leur récit est habile : en le chapitrant suivant les adresses où habite l'héroïne, on a le sentiment que l'action est très mobile et plus dense qu'il n'y paraît, alors qu'en vérité on ne quitte pas New York (hormis une escapade à Paris, qui évite cependant les clichés, avec plans touristiques et ébahis sur la Tour Effeil de rigueur) et que l'intrigue se résume surtout à une collection de discussions comico-existentielles très influencées par Woody Allen (sans en avoir la dérision et la fraîcheur) - et accompagnée d'une bande-son où Georges Delerue est abondamment repris (ce qui renforce son aspect "Nouvelle Vague", en plus du noir et blanc).

Pourtant, ce qui emporte l'adhésion du spectateur dans Frances Ha, c'est Greta Gerwig, face à qui ni Mickey Sumner ou même Adam Driver ne font pas le poids. Avec son sourire désarmant, sa longue silhouette à la fois impressionnante et gracieuse, la comédienne, à l'origine du projet qu'elle a écrit avec Baumbach sans jamais être durant toute la pré-production dans la même pièce que lui (ils n'échangeait leurs avis que par mails ou coups de téléphone !), dégage un tel charisme, sa présence est tellement éclatante, sans pourtant jamais sombrer dans la préciosité ni le cabotinage, qu'elle emporte sur son passage. 

Finalement, donc, avec Greta Gerwig (néo-coqueluche indé) et Noel Baumbach (énième porteur du flambeau du cinoche de Big Apple), le cinéma américain rappelle tout seul qu'il a bien des visages. N'est-ce pas pour cela qu'on l'aime tant, toujours et encore, même quand on se plaint constamment de ce que ses grands studios nous proposent ?

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