LA BELLE ET LA BÊTE est un film réalisé par Christophe Gans.
Le scénario est écrit par Christophe Gans et Sandra Vo-Anh, d'après le conte de Suzanne-Gabrielle de Villeneuve. La photographie est signée Christophe Beaucarne. La musique est composée par Pierre Adenot.
Dans les rôles principaux, on trouve : Léa Seydoux (Belle de Beaufremont), Vincent Cassel (le Prince/ la Bête), André Dussolier (M. de Beaufremont), Eduardo Noriega (Perducas), Myriam Charleins (Astrid), Yvonne Catterfeld (la Princesse), Audrey Lamy (Anne de Beaufremont), Sara Giraudeau (Clotilde de Beaufremont), Nicolas Gob (Maxime de Beaufremont), Jonathan Demurger (Jean-Baptiste de Beaufremont), Louka Meliava (Tristan de Beaufremont).
Le prince et la princesse
(Vincent Cassel et Yvonne Catterfeld)
Il était une fois... Un beau prince amoureux d'une princesse mais également redoutable et insatiable chasseur : il était encouragé par ses amis à tuer la seule proie qui manquait à son tableau, une belle biche dorée. La princesse fit promettre au prince de renoncer à la biche en échange de quoi elle lui donnerait un héritier. Mais le prince ne tint pas sa parole et abattit avec son arbalète armée d'une flèche d'or la biche. Horrifié, il découvrit alors qu'il avait tué sa princesse qui avait se transformait en femme pour savoir ce que c'était que de connaître l'amour d'un homme. Les cieux en fureur dévastèrent alors le domaine du prince, pétrifièrent ses amis et le changèrent en un monstre au corps d'homme et à la tête de lion.
Belle de Beaufremont et son père
(Léa Seydoux et André Dussolier)
Plus tard, un marchand, M. de Beaufremont, à la tête de trois navires, fut pris dans une tempête en mer. Deux de ses bateaux coulèrent avec leur chargement. Ruiné et humilié, il se retira avec ses trois filles - Anne, Clotilde et Belle - et ses trois fils - Maxime, Jean-Baptiste et Tristan - dans une humble masure à la campagne.
Anne et Clotilde de Beaufremont
(Audrey Lamy et Sara Giraudeau)
Apprenant que son troisième navire avait été retrouvé et ramené au port, Beaufremont et deux de ses fils, Maxime et Jean-Baptiste, revinrent en ville pour en récupérer la cargaison mais apprit qu'il en était dépossédé pour rembourser ses créanciers.
Maxime et Jean-Baptiste de Beaufremont
(Nicolas Gob et Jonathan Demurger)
Maxime et Jean-Baptiste firent alors affaire avec le brigand Perducas afin qu'il leur avance l'argent nécessaire au rachat de la marchandise. Apprenant les mauvaises fréquentations de ses fils, M. de Beaufremont se rendit dans la taverne où le brigand avait ses habitudes mais Perducas exigea qu'il lui rembourse.
Astrid et Perducas
(Myriam Charleins et Eduardo Noriega)
M. de Beaufremont réussit à s'enfuir pour mieux se perdre à cheval dans une forêt profonde. Il atteignit un château désert où il trouva de la nourriture en abondance mais aussi des malles pleines de robes et de bijoux comme il avait promis d'en rapporter à Anne et Clotilde. Ainsi qu'une rose rouge telle qu'en désirait Belle. En cueillant la fleur, il est alors attaqué par la Bête à qui appartient ce domaine et qui réclame une vie pour une rose d'ici au lendemain.
Belle
En écoutant le récit des mésaventures de son père, Belle décida de se sacrifier en allant se donner à la Bête. Chaque soir, elle devra dîner avec lui, et renoncer à s'échapper. Malgré sa monstruosité physique et son tempérament ombrageux, Belle devine rapidement les sentiments amoureux de son hôte mais aussi qu'il a vécu un drame dans le passé.
La Bête et Belle
Le secret de la Bête est révélé en songe à Belle. Elle s'en émeut et lui accorde même une danse avant de lui demander une ultime faveur : qu'il la laisse rendre visite à sa famille pour lui faire ses adieux.
La Bête et Belle
Lors de ces retrouvailles, Belle porte un diadème qui attire l'attention de Maxime et Jean-Baptiste. Ils entraînent alors la bande de pillards de Perducas jusqu'au château de la Bête. Déployant la magie de l'endroit, il riposte et tue les brigands.
Les pillards de Perducas investissent le château de la Bête
avec la complicité de deux des frères de Belle
Avertie par son dernier frère, Tristan, Belle retourne au château où elle évite de justesse que la Bête ne massacre Maxime et Jean-Baptiste. Mais Perducas en profite alors pour blesser la Bête. La nature du domaine devient folle et s'en prend au brigand tandis que Belle et ses frères transportent la Bête dans un bassin de jouvence. Il se rétablit et elle lui avoue alors son amour, lui rendant visage humain.
Les deux soeurs de Belle se marieront à des jumeaux, ses frères ouvriront un nouveau commerce, son père profitera de sa retraite, et la jeune femme épousera le prince et lui donnera deux enfants à qui elle raconte leur histoire.
Après plusieurs projets inachevés aussi ambitieux que prometteurs, Christophe Gans a fait son grand retour derrière la caméra en 2014 avec cette nouvelle version du conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve écrit en 1740.
Il l'a voulu à la fois comme un hommage au film de Jean Cocteau (1946) mais plus respectueux au texte original et surtout différent du dessin animé de Disney (1991), qu'il déteste. Pour cela, il l'adapte avec la romancière Sandra Vo-Anh sur laquelle il compte pour développer autant le personnage de la Belle que de la Bête.
Pour convaincre les financiers d'investir dans ce qu'il sait être une grosse production, Gans doit avoir deux têtes d'affiche "bankables" : il retrouve donc son ami Vincent Cassel, onze ans après Le Pacte des loups, et entraîne dans l'aventure Léa Seydoux, encore auréolée du succès critique et public de La Vie d'Adèle (2013). Le rôle de M. de Beaufremont était prévu pour Gérard Depardieu qui s'est désisté quinze jours avant les prises de vue et a été remplacé par André Dussolier (sans qu'on y perde au change).
A l'intrigue principale connue de tous (la romance improbable entre le monstre et la benjamine du marchand qui a volé pour elle une rose dans le domaine du premier, puis le secret révélé de la malédiction qui frappa le prince), Gans et sa scénariste ont développé un subplot impliquant le pillard Perducas et son alliance avec les deux frères aînés de Belle. Si la greffe prend assez bien, elle s'opère au détriment des deux soeurs de Belle, mais étant interprétées par les insupportables Audrey Lamy (dans son registre hystérique habituel) et Sara Giraudeau (exaspérante avec sa voix de fillette et la fausseté de son jeu), pas de quoi se plaindre. On peut juste estimer que le film n'aurait pas souffert d'avoir un casting ainsi délesté, et un montage plus rapide (même si les 115 minutes passent bien).
En revanche, la narration concernant le passé du prince et donc de l'origine de sa transformation en Bête est très bien conduit via des flash-backs révélés en songes à Belle. Le procédé est délicat mais ici très fluide, et permet au réalisateur de travailler son ouvrage comme un récit à tiroirs (toute l'histoire est racontée comme un conte par Belle, ce qui laisse au spectateur le choix de l'écouter au premier degré - elle dit la vérité - ou avec du recul - elle invente, enjolive, dramatise, pour captiver ses enfants).
Si Vincent Cassel est un choix naturel pour incarner la Bête, il surprend agréablement avec son interprétation du prince auquel il donne une sensualité déjà bestiale, une préférence pour la chasse contre la promesse fait à la princesse d'épargner la biche - c'est, autrement dit, un monstre à visage humain que des forces surnaturelles en lui donnant une apparence monstrueuse dont il ne sera délivré qu'en étant à nouveau aimé.
Gans a insisté pour obtenir Léa Seydoux car il déplorait de la voir toujours "tirer la tronche" dans les films qu'elle tournait alors qu'elle s'était présentée "lumineuse" à une lecture du script. Elle irradie en effet, tout en exprimant un mélange fascinant de fragilité et d'orgueil (ce côté "brut, bûté, frontal" qu'appréciait le cinéaste) au début puis assumant son attirance pour la Bête ensuite.
André Dussolier est comme d'habitude parfait en père désargenté souffrant du sacrifice de sa benjamine, et Eduardo Noriega compose une crapule impeccable (même si, là encore, on peut penser que Gans a dû abandonner au montage des scènes affinant son rôle et celui de la diseuse de bonne aventure campée par Myriam Charleins).
Le résultat n'a certes pas la poésie unique du chef d'oeuvre de Cocteau, mais impressionne quand même par la splendeur formelle des costumes, des décors, la puissance de la bataille finale (avec les géants). Gans est un des rares, sinon le seul réalisateur français (avec Besson, quand celui-ci fait un effort conséquent sur le scénario) à assumer un tel divertissement avec cet aspect spectaculaire et esthétique.
Longtemps mis en concurrence avec un projet porté par Guillermo del Toro, une autre version, dirigée par Bill Condon, avec Emma Watson, sortira en salles l'an prochain.
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