COMME DES BÊTES (The Secret Life of Pets) est un film d'animation réalisé par Chris Renaud avec Yarrow Cheney.
Le scénario est écrit par Brian Lynch, Cinco Paul et Ken Daurio. La musique est composée par Alexandre Desplat. Le film est produit par le studio Illumination dirigé par Chris Meledandri.
Les voix françaises sont assurées par : Philippe Lacheau (Max), François Damiens (Duke), Dorothée Pousséo (Gidget), Willy Rovelli (Pompon), Florence Foresti (Chloé).
Katie et Max
Max est un petit Jack Russell terrier qu'a adopté sa maîtresse Katie quand il était encore chiot. Chouchouté, il est devenu son unique compagnon au fil des ans et ne comprend pas toujours pas où elle disparaît quand elle part chaque matin à son travail puisqu'il ne quitte qu'exceptionnellement l'appartement.
Max
Pourtant la vie paisible et favorisée de Max va être bouleversée le soir où Katie rentre avec une surprise de taille : elle a recueilli à la fourrière un énorme corniaud du nom de Duke !
Duke
Bon gré, mal gré, Max et Duke cohabitent : le premier est d'abord impressionné par le gabarit du second qui entend bien s'imposer dans son nouveau foyer, mais le Jack Russell ne souhaite pas que cette situation s'éternise pour profiter seul de l'affection de Katie.
Gidget
Après avoir demandé conseil à Chloé, la chatte boulimique des voisins du dessus, Max piège Duke en brisant plusieurs pièces de mobilier en affirmant que Katie accusera le nouveau venu d'en être responsable. Le stratagème fonctionne, comme peut le remarquer Gidget, une ravissante chienne esquimau américaine qui habite en face et qui a le béguin pour Max (sans que celui-ci s'en préoccupe).
Mais Duke entend bien prendre sa revanche et, lors d'une sortie avec le promeneur des chiens du quartier (tous des amis de Max), il l'attire dans un coin du jardin public pour l'assommer. Dans l'affaire, les deux chiens perdent leur collier et, entretemps, leur gardien est reparti avec les autres toutous sans faire attention à leur absence.
Les agents de la fourrière
Incapables de retrouver l'itinéraire de l'appartement de Katie, Max et Duke sont livrés à eux-mêmes et vite repérés et capturés par des agents de la fourrière.
Max et Duke
Résignés à leur triste sort, ils vont pourtant être sauvés par Pompon, un lapin psychopathe qui, depuis qu'il a été abandonné par ses propriétaires, a pour projet de tuer tous les humains avec son armée d'animaux délaissés, ayant trouvé refuge dans les égouts.
Pompon
Problème : quand Pompon comprend que les deux chiens n'ont pas été abandonnés et ne partagent pas ses ambitions, il est résolu à les rattraper pour les supprimer. Heureusement, dans le même temps, Gidget s'inquiète de n'avoir pas vu revenir Max et Duke et convainc toutes les bêtes domestiquées du quartier de partir à leur recherche, découvrant en cours de route qu'il faut aussi les sauver du terrible Pompon...
Comme des bêtes est sorti après une campagne promotionnelle très alléchante (et très activement menée sur sa page Facebook, où je l'ai découvert) mais aussi avec un lourd handicap car il passe après Zootopie de Byron Haskin, produit par Disney. Succéder à une telle réussite n'est pas un cadeau, mais le studio Illumination de Chris Meledandri s'est taillé une rapide et solide réputation avec de gros succès ces dernières années (Moi, moche et méchant 1 et 2, 2010 et 2013, le spin-off Les Minions en 2015).
Cette structure qui développe ses productions au sein de la major Universal fait équipe avec le studio de Pierre Coffin, Mac Guff, en France, et Meledandri a acquis son expérience en travaillant pour la 20th Century Fox (il a participé à L'Âge de glace en 2007). L'alliance de ces trois entités a abouti à des films d'animation à l'humour déjanté et au rythme déchaîné, dépassant même au box office Dreamworks.
Le succès est toujours au rendez-vous avec The Secret Life of Pets qui a enregistré un démarrage canon aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. Pourtant l'accroche du film est un peu trompeuse, et le résultat un poil décevant par rapport aux promesses avancées dans les nombreux teasers...
Le titre suggère en effet qu'on va nous montrer ce que font les animaux de compagnie en l'absence de leurs maîtres humains via le personnage du Jack Russell terrier, Max, dont la relation avec Katie ressemble à celui d'un petit garçon avec sa mère. Exposé comme cela, le sujet fait inévitablement penser à Toy Story (John Lasseter, 1995) où était dévoilée la vie secrète des jouets.
Mais cet aspect n'occupe ici que le premier tiers du film qui bascule ensuite dans un récit à la fois plus convenu et plus foutraque : l'arrivée de Duke, un énorme corniaud, adopté par Katie va changer la donne pour Max et le spectateur tout en suivant encore un peu l'inspiration du classique de Pixar. Les deux chiens ne s'apprécient guère : l'un voit son territoire menacé, l'autre veut en profiter. Les circonstances vont les obliger à s'entraider quand ils sont livrés à eux-mêmes en ayant tenté de se débarrasser l'un de l'autre.
A la rue, les deux héros sont livrés à une aventure plus incertaine mais plus excitante pour le spectateur, surtout par un effet domino que cette situation déclenche : en rencontrant le lapin Pompon, ils mettent la patte dans un engrenage affolant - d'abord en gagnant un allié puis en s'en faisant un terrible ennemi, devenu dingue à cause de son abandon et de leur mensonge. Leur fuite et les quêtes qui la ponctuent (trouver de quoi manger, puis l'ancien maître de Duke, puis le domicile de Katie, en traversant un New York menaçant dont ils ne connaissent pas autre chose que leur quartier et poursuivis par deux agents tenaces de la fourrière) assurent déjà un spectacle entraînant.
Mais des buddy movies comme ça, on en a vu un paquet, et les auteurs ne se sont pas particulièrement forcés pour le traiter de manière originale. Ils expédient même un peu trop simplement quelques étapes (par exemple, le fait que Max et Duke deviennent si solidaires l'un de l'autre alors que chacun était si résolu à semer l'autre dans le square, ou que les autres animaux de leur immeuble s'engagent tous si promptement à partir à leur recherche, alors que certains n'ont que de peu - voire aucune - de relation avec eux - cf. l'addition de l'aigle Tiberius ou le concours de la chatte Chloé). C'est l'aspect le plus décevant du film.
Mais, en revanche, tout l'autre versant de l'histoire est bien plus convaincant et réjouissant, volant même facilement la vedette au tandem Max-Duke. D'abord, il y a toute l'armée dirigée par Pompon, un bestiaire hallucinant et délirant, avec chats, chiens, cochons (tatoués !), serpents, crocodiles, oiseaux. Le lapin en chef est hilarant, même si le doublage hystérique de Willy Rovelli peut lasser alors que le personnage est suffisamment efficace sans cette outrance vocale dans les aiguës. Il y a des scènes irrésistibles, parfois grâce à des détails (la carotte grignotée pour en faire une clé capable d'ouvrir les cages du camion de la fourrière), visuellement bluffantes.
Et ensuite il y a le gang de Gidget, avec le basset, le bulldog, l'aigle (qui tente de devenir végétarien), et l'impayable Chloé (superbement doublée, elle, par Florence Foresti, très sobre et pince-sans-rire). Leur périple, parallèle à celui de Max et Duke, guidé par un vieux clébard paralytique et quasiment aveugle mais plus filou que tous les autres réunis, est jubilatoire, culminant dans une scène de combat final aussi surprenante que drôlissime (Gidget y révélant des talents spectaculaires, le tout filmé au ralenti).
Moins subtil que Zootopie, techniquement aussi moins impressionnant, mais bluffant dans ses meilleurs passages, et emballé avec beaucoup de tonicité (90'), Comme des bêtes ne démérite pas mais souffre de chutes de régime dommageables et surtout de la comparaison avec son devancier produit par Disney. J'aurai aimé aimer davantage, mais le compte n'y est pas tout à fait, quoique la proposition soit louable et conseillée.
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