DOCTOR STRANGE est un film réalisé par Scott Derrickson : c'est le 14ème film du Marvel Cinematic Universe et le 2ème de la Phase IV (après Captain America III : Civil War).
Le scénario est écrit par Thomas Dean Donnelly, Joshua Oppenheimer et Jon Spaihts, d'après les personnages créés par Stan Lee et Steve Ditko. La photographie est signée Ben Davis. La musique est composée par Michael Giacchino.
Dans les rôles principaux, on trouve : Benedict Cumberbatch (Dr. Stephen Strange), Chewitel Ejiofor (Karl Mordo), Rachel McAdams (Christine Palmer), Tilda Swinton (l'Ancien), Mads Mikkelsen (Kaecilius), Benedict Wong (Wong), Benjamin Bratt (Jonathan Pangborn).
Kaecilius
(Mads Mikkelsen)
Népal. Le sorcier Kaecilius et ses zélotes s'emparent dans la bibliothèque du temple de Kamar-Taj de pages d'un grimoire sur lesquelles est inscrite une ancienne incantation. L'Ancien tente de l'arrêter mais il arrive à fuir.
Christine Palmer et Stephen Strange
(Rachel McAdams et Benedict Cumberbatch)
New York. Stephen Strange est un brillant neurochirurgien qui est victime d'un grave accident en voiture. Sa collègue et ex-amante Christine Palmer est à son chevet quand il revient à lui et découvre les dommages irréparables qu'ont subis ses mains. Un rééducateur, supportant mal l'attitude détestable de l'impatient docteur, lui apprend pourtant qu'un précédent patient, sévèrement blessé, a réussi à s'en remettre. C'est ainsi que Strange rencontre Jonathan Pangborn qui lui parle de Kamar-Taj.
L'Ancien et Stephen Strange
(Tilda Swinton et Benedict Cumberbatch)
Au Népal, Strange est sauvé d'une agression en pleine rue par Karl Mordo qui l'a entendu demander où trouver Kamar-Taj. Il l'introduit auprès de l'Ancien qui accepte, à contrecoeur, de l'intégrer à ses élèves, doutant que cet homme sceptique et arrogant soit apte à devenir un bon sorcier.
Karl Mordo et le Dr. Strange
(Chewitel Ejiofor et Benedict Cumberbatch)
Néanmoins, même s'il commet quelques entorses au règlement, Strange progresse vite. Sa curiosité le conduit notamment à découvrir que l'Ancien doit certainement son exceptionnelle longévité à la Dimension Noire sur laquelle règne Dormammu, que sert Kaecilius. Pour protéger la Terre, trois sanctuaires sacrés, occupés par des sorciers, se trouvent à New York, Hong Kong et Londres.
New York sans dessus-dessous
La capitale britannique est justement attaquée par Kaecilius qui tue le sorcier Daniel Drumm sous les yeux de Strange et Mordo. Ils affrontent leur adversaire dont le pouvoir lui permet d'altérer la matière physique lorsque l'Ancien se mêle au combat. Elle est mortellement blessée durant cette bataille.
Le nouveau Sorcier Suprême
Strange et Mordo gagnent ensuite Hong Kong assailli par Kaecilius et ses zélotes et prêtent main forte à Wong. Dormammu est sur le point d'engloutir la Terre dans sa dimension noire mais Strange le défie en le piégeant dans une boucle temporelle grâce à la relique de l'Oeil d'Agamatto (le premier des Sorciers Suprêmes) jusqu'à ce qu'il abandonne son projet. Kaecilius en paie le prix en disparaissant dans la dimension noire, mais Mordo désapprouve la manière dont Strange a résolu le problème, en manipulant le temps, et part de son côté.
Strange décide de s'établir à New York avec Wong pour protéger le monde de futures menaces occultes.
Deux scènes supplémentaires figurent dans les crédits post-générique de fin :
- Strange reçoit Thor dans son sanctuaire et lui offre son aide pour retrouver Odin et capturer Loki en échange de quoi ils s'engagent à ne plus quitter Asgard.
- Mordo retrouve Jonathan Pangborn à qui il vole sa magie (le rendant donc à nouveau infirme) et explique qu'il va désormais s'employer à traquer les sorciers qui exercent leur art mystique de manière inconséquente.
Subtilement, le producteur Kevin Feige, grand ordonnateur des Marvel Studios qui adaptent les comics de l'éditeur au cinéma (et aussi à la télé avec les séries diffusées sur Netflix, comme Jessica Jones, Daredevil et Luke Cage), semble depuis Ant-Man (Peyton Reed, 2015) préparer une sorte de relève aux héros déjà établis sur grand écran : l'an prochain sortira en effet le troisième Thor (sous-titré : Ragnarok) et en 2018 le troisième Avengers (Infinity War) - après les trilogies consacrées à Iron Man et Captain America. Tout cela anticipe donc certainement le remplacement à la fois de personnages emblématiques et (surtout) de leurs interprètes (dont le cachet en constante augmentation plombe les budgets de films déjà coûteux). A terme, il ne serait pas étonnant que des super-héros jusqu'à présent au second plan dans les team movies (Black Widow, Hawkeye, Vision, Falcon) ou récemment introduits dans leurs aventures en solo (Ant-Man, puis Black Panther, Captain Marvel) deviennent les nouvelles stars de Marvel sur grand écran.
Si cette hypothèse se vérifie, Dr. Strange s'ajoutera donc à cette nouvelle vague qui succédera à terme à Captain America, Iron Man, Thor, Hulk. Et le Sorcier suprême, l'Homme-fourmi, la Veuve noire, le Faucon, la Vision, Oeil-de-faucon, la Panthère noire et Scarlet Witch formeraient une version probable équivalent aux New Avengers des comics.
En attendant, donc, Doctor Strange, c'est à la fois un nouveau chapitre et une nouvelle origin story pour présenter un nouveau personnage. Après avoir présenté différents aspects de l'univers Marvel (les héros de la Terre - Captain America, Iron Man - , les héros divins - Thor - , les héros de l'espace - les Gardiens de la galaxie), cet opus invoque la magie. Et, une fois encore, le studio a mis les petits plats dans les grands tout en parvenant à rendre attractif ce nouveau venu.
Le choix de confier cette grosse production à Scott Derrickson (surtout connu pour ses oeuvres horrifiques comme Délivre‑nous du mal, Sinister) a surpris et éveillé la méfiance - simple faiseur acceptant de diriger une histoire sur laquelle Feige a le dernier mot (méthode qui n'a pas fait que des heureux - voire Kenneth Branagh, ou Edgar Wright qui a abandonné Ant-Man après des années de préparation) ou réalisateur malin capable de s'arranger avec ces contraintes ? Le résultat indique qu'il appartient à la seconde catégorie (comme les frères Russo, voire Jon Favreau et Joss Whedon) : il emballe l'affaire avec brio, aussi à l'aise dans le grand spectacle (dès le début, l'initiation de Strange par l'Ancien ou la représentation des pouvoirs de Kaecilius produit des scènes esthétiquement fantastiques, très fidèles à l'inspiration psychédélique du dessinateur Steve Ditko, co-créateur avec Stan Lee, du héros) que dans le rythme soutenu de la narration (les 115' du film passent à toute vitesse, sans temps mort).
Le scénario de Thomas Dean Donnelly, Joshua Oppenheimer et Jon Spaihts a la bonne idée, après les grandes assemblées de héros costumés de Avengers II : L'ère d'Ultron et Captain America III : Civil War, de se concentrer sur cinq personnages essentiels, dont le pivot est bien sûr Strange lui-même. Le destin du sorcier évoque évidemment celui de Tony Stark - un surdoué imbu de lui-même qui va se réinventer à la suite d'une épreuve et endosser des responsabilités supérieures en se reconvertissant - mais l'intrigue ne copie pas celle du premier Iron Man : Strange reste un type arrogant, et on ne peut que souscrire à l'avertissement final de Mordo quand il lui affirme que ses méthodes pour vaincre son premier ennemi lui vaudront tôt ou tard de "payer la facture".
L'autre originalité du récit tient à son méchant - ou plutôt à ses méchants : le plus évident est Kaecilius mais il est d'abord à la solde du bien plus imposant Dormammu (dont l'aspect, différent de celui des comics, est très impressionnant, au point que Thanos, la némésis primordial du MCU jusqu'ici, paraît soudain ne pas boxer dans la même catégorie). Et, en cours de route, l'Ancien (ici féminisé, mais sans que ce changement ne déçoive) incarne une figure bien plus ambiguë qu'un simple mentor pour bons sorciers (rendant par là même son héritage très trouble).Qu'importe dès lors que le plan de l'ennemi (engloutir la Terre dans la Dimension noire) ne soit pas des plus originaux : il suffit à procurer des frissons, du grand spectacle et un avenir délicat à gérer pour le héros (dont la tâche le situe au premier plan face aux menaces futures - la première scène durant le générique de fin est à cet égard prometteuse, en rapprochant Strange de Thor dans une négociation serrée).
Le casting tient toutes ses promesses, s'imposant même comme une nouvelle grande réussite du studio : plus personne ne pourra imaginer un autre acteur que le génial Benedict Cumberbatch en Dr. Strange (alors qu'il n'a été choisi qu'après des contacts avec des comédiens aussi divers que Jared Leto, Joaquin Phoenix, Ryan Gosling, Ewan McGregor - pour ma part, j'ai longtemps espéré que ce soit Adrien Brody). Il livre une prestation formidable, très nuancée, paraissant s'être régalé pour composer un héros plus têtu et orgueilleux que simplement brave et attachant.
Il est fort bien entouré par l'excellent Chiwetel Ejiofor (assuré de revenir vite - il est déjà question qu'il soit le prochain adversaire de Strange dans une suite), Tilda Swinton (à nouveau métamorphosée de façon saisissante). Mads Mikkelsen prête son physique imposant et malsain à Kaecilius, et Rachel McAdams réussit à exister au milieu de cette bande de magiciens hauts en couleurs.
Visuellement donc, le film est époustouflant, avec des effets spéciaux très graphiques, et une représentation de la sorcellerie très spectaculaires - les architectures bouleversées par les sortilèges rappellent bien sûr Inception de Christopher Nolan mais à la puissance dix. Et le tout est accompagné par une musique fabuleuse composée par Michael Giacchino (peut-être bien la première fois qu'un film Marvel bénéficie d'une si belle partition).
Si cette hypothèse se vérifie, Dr. Strange s'ajoutera donc à cette nouvelle vague qui succédera à terme à Captain America, Iron Man, Thor, Hulk. Et le Sorcier suprême, l'Homme-fourmi, la Veuve noire, le Faucon, la Vision, Oeil-de-faucon, la Panthère noire et Scarlet Witch formeraient une version probable équivalent aux New Avengers des comics.
En attendant, donc, Doctor Strange, c'est à la fois un nouveau chapitre et une nouvelle origin story pour présenter un nouveau personnage. Après avoir présenté différents aspects de l'univers Marvel (les héros de la Terre - Captain America, Iron Man - , les héros divins - Thor - , les héros de l'espace - les Gardiens de la galaxie), cet opus invoque la magie. Et, une fois encore, le studio a mis les petits plats dans les grands tout en parvenant à rendre attractif ce nouveau venu.
Le choix de confier cette grosse production à Scott Derrickson (surtout connu pour ses oeuvres horrifiques comme Délivre‑nous du mal, Sinister) a surpris et éveillé la méfiance - simple faiseur acceptant de diriger une histoire sur laquelle Feige a le dernier mot (méthode qui n'a pas fait que des heureux - voire Kenneth Branagh, ou Edgar Wright qui a abandonné Ant-Man après des années de préparation) ou réalisateur malin capable de s'arranger avec ces contraintes ? Le résultat indique qu'il appartient à la seconde catégorie (comme les frères Russo, voire Jon Favreau et Joss Whedon) : il emballe l'affaire avec brio, aussi à l'aise dans le grand spectacle (dès le début, l'initiation de Strange par l'Ancien ou la représentation des pouvoirs de Kaecilius produit des scènes esthétiquement fantastiques, très fidèles à l'inspiration psychédélique du dessinateur Steve Ditko, co-créateur avec Stan Lee, du héros) que dans le rythme soutenu de la narration (les 115' du film passent à toute vitesse, sans temps mort).
Le scénario de Thomas Dean Donnelly, Joshua Oppenheimer et Jon Spaihts a la bonne idée, après les grandes assemblées de héros costumés de Avengers II : L'ère d'Ultron et Captain America III : Civil War, de se concentrer sur cinq personnages essentiels, dont le pivot est bien sûr Strange lui-même. Le destin du sorcier évoque évidemment celui de Tony Stark - un surdoué imbu de lui-même qui va se réinventer à la suite d'une épreuve et endosser des responsabilités supérieures en se reconvertissant - mais l'intrigue ne copie pas celle du premier Iron Man : Strange reste un type arrogant, et on ne peut que souscrire à l'avertissement final de Mordo quand il lui affirme que ses méthodes pour vaincre son premier ennemi lui vaudront tôt ou tard de "payer la facture".
L'autre originalité du récit tient à son méchant - ou plutôt à ses méchants : le plus évident est Kaecilius mais il est d'abord à la solde du bien plus imposant Dormammu (dont l'aspect, différent de celui des comics, est très impressionnant, au point que Thanos, la némésis primordial du MCU jusqu'ici, paraît soudain ne pas boxer dans la même catégorie). Et, en cours de route, l'Ancien (ici féminisé, mais sans que ce changement ne déçoive) incarne une figure bien plus ambiguë qu'un simple mentor pour bons sorciers (rendant par là même son héritage très trouble).Qu'importe dès lors que le plan de l'ennemi (engloutir la Terre dans la Dimension noire) ne soit pas des plus originaux : il suffit à procurer des frissons, du grand spectacle et un avenir délicat à gérer pour le héros (dont la tâche le situe au premier plan face aux menaces futures - la première scène durant le générique de fin est à cet égard prometteuse, en rapprochant Strange de Thor dans une négociation serrée).
Le casting tient toutes ses promesses, s'imposant même comme une nouvelle grande réussite du studio : plus personne ne pourra imaginer un autre acteur que le génial Benedict Cumberbatch en Dr. Strange (alors qu'il n'a été choisi qu'après des contacts avec des comédiens aussi divers que Jared Leto, Joaquin Phoenix, Ryan Gosling, Ewan McGregor - pour ma part, j'ai longtemps espéré que ce soit Adrien Brody). Il livre une prestation formidable, très nuancée, paraissant s'être régalé pour composer un héros plus têtu et orgueilleux que simplement brave et attachant.
Il est fort bien entouré par l'excellent Chiwetel Ejiofor (assuré de revenir vite - il est déjà question qu'il soit le prochain adversaire de Strange dans une suite), Tilda Swinton (à nouveau métamorphosée de façon saisissante). Mads Mikkelsen prête son physique imposant et malsain à Kaecilius, et Rachel McAdams réussit à exister au milieu de cette bande de magiciens hauts en couleurs.
Visuellement donc, le film est époustouflant, avec des effets spéciaux très graphiques, et une représentation de la sorcellerie très spectaculaires - les architectures bouleversées par les sortilèges rappellent bien sûr Inception de Christopher Nolan mais à la puissance dix. Et le tout est accompagné par une musique fabuleuse composée par Michael Giacchino (peut-être bien la première fois qu'un film Marvel bénéficie d'une si belle partition).
Difficile de faire la fine bouche donc : cette Phase IV confirme ses ambitions, et rend impatient de découvrir en 2017 Guardians of the Galaxy, vol. 2 et Thor III : Ragnarok.
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