SUNSHINE CLEANING est un film réalisé par Christine Jeffs.
Le scénario est écrit par Megan Holley. La photographie est signée John Toon. La musique est composée par Michael Penn.
Dans les rôles principaux, on trouve : Amy Adams (Rose Lokorwski), Emily Blunt (Norah Lokorwski), Alan Arkin (Joe Lokorwski), Jason Spevak (Oscar Lokorwski), Steve Zahn (Mac), Clifton Collins Jr. (Winston).
Oscar, Rose, Norah et Joe Lorkowski(Jason Spevak, Amy Adams, Emily Blunt et Alan Arkin)
Après avoir été une pom-pom girl populaire au lycée, Rose Lorkowski est maintenant, à trente ans, mère célibataire et femme de ménage, entretenant une liaison avec Mac, un policier marié. Sa soeur cadette, Norah, est une paumée au caractère lunatique, hantée par le suicide de leur mère, qui fut éphémèrement comédienne. Leur père, Joe, survit en participant à des combines sans lendemain.
Quand Oscar, le fils de Rose, est renvoyé de son école, considéré comme "attardé" par le personnel enseignant, Rose comprend qu'elle doit trouver un job mieux rémunéré pour qu'il soit scolarisé dans de meilleures conditions.
Mac(Steve Zahn)
Mac suggère alors à Rose de monter sa propre affaire pour nettoyer des scènes de crime. Le travail est ingrat mais rémunérateur. Elle convainc difficilement Norah de l'assister et fondent ensemble la société "Sunshine Cleaning" (un nom choisi parce qu'il n'est pas trop "glauque" pour une telle activité).
Les débuts sont pénibles : il faut s'habituer aux odeurs, au sang, à la manipulation des produits et instruments. Mais, progressivement, les deux soeurs y regagnent l'estime d'elle-même en s'acquittant de leur boulot avec application. Pour Rose, la motivation est toute trouvée - travailler pour son fils - tandis que Norah semble dans ce cadre exorciser ses propres démons morbides.
Norah et Rose Lorkowski(Emily Blunt et Amy Adams)
Grâce à l'aide de leur fournisseur de produits et de matériel, Winston, un manchot passionné de maquettes, Rose apprend à mieux commercialiser ses services en démarchant des hôtels, en obtenant un PSP (Permis pour Substances Pathogènes), achetant une fourgonnette.
Oscar est gardé par son grand-père quand sa mère s'absente tandis que Norah se lie d'amitié avec Lynn, la fille d'une des victimes dont elle nettoyé le domicile et qui est donc orpheline de mère comme elle.
Rose et Norah
Leur business s'améliore lorsqu'une compagnie d'assurances leur offre un contrat pour s'occuper de maisons à nettoyer, ce qui établira leur réputation. Mais cette ascension va être compromise quand Rose, invitée à une fête donnée par des camarades de lycée, ne peut aider Norah sur un chantier. Cette dernière provoque involontairement l'incendie d'une maison, ce qui provoque la colère de sa soeur, la ruine de leur société. Peu après, Lynn arrête de fréquenter Norah, jugeant malsaine la raison pour laquelle elle s'est rapprochée d'elle.
Rose et Norah
Le sixième anniversaire d'Oscar offre l'occasion aux deux soeurs de se réconcilier. Leur père vend sa maison afin de permettre à Rose de rembourser les 40 000 $ qu'elle doit pour l'incendie et pour relancer ses affaires pour lesquelles il l'assistera désormais. Norah, elle, choisit de prendre la route pour refaire sa vie ailleurs, loin des souvenirs de sa mère, après l'avoir vue une dernière fois dans la rediffusion du téléfilm dans lequel elle avait tournée.
Norah, Oscar et Rose
Sunshine Cleaning a été produit par l'équipe de Little Miss Sunshine (Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006), petit film indépendant mais gros succès critique (avec plusieurs Oscar à la clé) et commercial. On retrouve d'ailleurs le grand Alan Arkin dans les deux longs métrages.
Le sujet, lui, évoque celui déjà abordé, sous l'angle du thriller par Renny Harlin dans Cleaner, également sorti en 2008, mais le script de Megan Holley a sa propre originalité. Cependant, l'affiche trompe le spectateur en promettant une histoire sur deux soeurs réunies dans le nettoyage de scènes de crimes : en vérité, l'histoire s'intéresse davantage à Rose qu'à Norah et l'élément policier est peu exploité (il est juste le prétexte pour initier la reconversion de l'héroïne).
Lauréate d'un concours, l'auteur collabore avec la réalisatrice néo-zélandaise Christine Jeffs. Ensemble, les deux femmes développent le récit dans une direction dont l'inégalité fait aussi le charme : il ne s'agit pas vraiment d'une franche comédie même si le scénario fournit des gags étonnants sur le boulot des deux soeurs, mais ce n'est pas non plus un drame quand bien même certains passages sont plus graves (et moins réussis).
On s'amuse quand Rose et Norah découvrent, dégoûtées, les scènes de crime ou de suicide, qu'elles doivent apprendre à utiliser les produits de nettoyage, qu'elles apprennent à plaisanter de la morbidité des circonstances ("Un suicide ? Super !" s'exclame Rose). Par contre, le mal-être de Norah, son fétichisme envers les objets ayant appartenu à sa mère, sa relation avec Lynn, ou les problèmes scolaires d'Oscar plombent la belle énergie du film sans susciter l'émotion souhaitée.
La mise en scène est sobre, pour ne pas dire fade, et esthétiquement le film est quelconque : c'est l'autre faiblesse du projet que de ne pas avoir su bien mettre en images un sujet et des personnages pareils. C'est aussi la limite inhérente aux petites productions de ce type qui, quand elles ne sont pas portées par un cinéaste avec un regard singulier et un vrai souci formel, bute contre son manque de moyens.
Heureusement, le casting fait passer ces lacunes. Amy Adams et Emily Blunt ont été très tôt impliquées et leur complicité a permis de rehausser le niveau. S'il faut toutefois en distinguer une, alors Amy Adams fournit une meilleure prestation que sa partenaire, réussissant à ne jamais sombrer dans la caricature, et faisant de Rose une femme à la fois fragile et déterminée avec beaucoup de nuances. Emily Blunt ne démérite pas mais souffre d'avoir avec Norah un personnage moins subtil et moins défini aussi : cette soeur cadette se réduit à une fumeuse de joints qui n’a jamais rien entrepris ni réussi par paresse, écrasée par son chagrin. Elle finit par aller voir ailleurs une fois libérée de manière très expéditive de sa peine comme si, en vérité, elle n'avait jamais trouvé sa place dans cette histoire.
Petit film inabouti, mais véritablement porté par ses comédiens, en particulier par le jeu lumineux d'Amy Adams, Sunshine Cleaning est donc à réserver aux fans de cette formidable actrice.
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