AGENTS TRES SPECIAUX : CODE U.N.C.L.E. (Men from U.N.C.L.E.) est un film réalisé par Guy Ritchie.
Le scénario est écrit par Guy Ritchie, Jeff Kleeman, Campbell Wilson et Lionel Wingram, d'après la série créée par Norman Felton. La photographie est signée John Mathieson. La musique est composée par Daniel Pemberton.
Dans les rôles principaux, on trouve : Henry Cavill (Napoleon Solo), Armie Hammer (Illya Kuryakin), Alicia Vikander (Gaby Teller), Elizabeth Debicki (Victoria Vinciguerra), Lucas Calvani (Alexander Vinciguerra), Hugh Grant (Waverly), Sylvester Groth (Rudi Teller).
Napoleon Solo et Illya Kuryakin
(Henry Cavill et Armie Hammer)
Berlin-Est, les années 60, durant la Guerre Froide. L'agent de la C.I.A. Napoleon Solo exfiltre une jeune mécanicienne, Gaby Teller, en semant, avec difficulté, un espion du K.G.B., Illya Kuryakin.
Mais en livrant la jeune femme à son supérieur, à qui il prête ses talents contre l'impunité pour diverses escroqueries commises sur le marché de l'Art, Solo a la désagréable surprise d'apprendre que la CIA et le KGB ont accepté de collaborer pour la suite de la mission : il va donc être obligé de faire équipe avec Kuryakin.
Illya Kuryakin et Gaby Teller
(Armie Hammer et Alicia Vikander)
Leur objectif : retrouver le père de Gaby avec elle et le libérer d'un groupe d'anciens nazis pour qui il doit élaborer une ogive nucléaire.
Napoleon Solo, Victoria et Alexander Vinciguerra,
Gaby et Rudi Teller, et Waverly
(Henry Cavill, Elizabeth Debicki, Lucas Calvani,
Alicia Vikander, et Hugh Grant)
Celle qui finance ce projet est la riche et séduisante Victoria Vinciguerra dont le mari et complice, Alexander, s'adonne à la course automobile à Rome, et avec lequel elle possède sa propre île privée au large de la capitale italienne. Là où se trouve le laboratoire dans lequel est retenu le Dr Teller.
Napoleon Solo et Victoria Vinciguerra
(Henry Cavill et Elizabeth Debicki)
Tandis que Kuryakin se fait passer pour le fiancé de Gaby pour rencontrer l'oncle de celle-ci, Rudi, ex-tortionnaire du IIIème Reich et partenaire des Vinciguerra, Solo propose ses services à Victoria en qualité de "récupérateur de matériel délicat". Mais les plans des deux agents sont contrariés lorsque Gaby les double, travaillant en vérité pour le compte des services secrets britanniques sous les ordres de Waverly, qui souhaite protéger le Dr Teller et récupérer sa technologie.
Gaby Teller, Illya Kuriakin et Napoleon Solo
(Alicia Vikander, Armie Hammer et Henry Cavill)
Une fois Gaby sur l'île Vinciguerra avec son père, Solo et Kuryakin doivent aller les libérer et neutraliser la bombe avant que Victoria et Alexander ne la déplacent pour s'en servir contre leurs ennemis...
La série télé Men from U.N.C.L.E. a été créée en 1964 par Norman Felton, avec l'aide de Ian Fleming, le "père" de James Bond, qui imagina le personnage de Napoleon Solo comme l'équivalent américain de son agent 007 anglais. Cette production fut ensuite diffusée jusqu'en 1968, profitant du succès de Chapeau Melon et Bottes de Cuir et des films d'espionnage - elle passera en France en 1967 sur l'O.R.T.F. puis en 1988 (!) sur TF1 (où je la découvris).
Le film se présente comme une "prequel", un "antépisode", révélant dans quelles circonstances Napoleon Solo, l'agent américain de la CIA, et Illya Kuryakin, son homologue russe du KGB, ont commencé par unir leurs forces dans l'intérêt supérieur de la paix mondiale et à l'initiative des services secrets britanniques dans le cadre de l'U.N.C.L.E. (United Network Command for Law and Enforcement).
Il faut encore savoir qu'à l'origine le personnage de Kuryakin est devenu l'autre héros de la série grâce aux réactions positives des téléspectatrices de l'époque.
Guy Ritchie et ses scénaristes ont respecté le concept original de la série télé qui reposait sur un mélange d'espionnage, d'aventures exotiques, d'action, d'humour et de jolies filles. Les auteurs ont juste remanié le caractère et le physique de Kuryakin, moins énigmatique, calme et fluet que son incarnation par David McCallum pour l'interprétation plus sanguine et athlétique de Armie Hammer (impeccable en colosse bouillonnant mais méthodique - il avait été remarqué dans Lone Ranger, de Gore Verbinski, 2013, et The Social Network, de David Fincher, 2010). En revanche, même s'il est lui aussi plus baraqué que Robert Vaughn, Henry Cavill (qui tombait la cape de Superman de Man of Steel, de Zack Snyder, 2013) joue Solo avec le même flegme suave, sarcastique et charmeur, profitant au passage de la défection de Tom Cruise initialement approché pour le rôle. Leur duo fonctionne parfaitement et le spectateur s'amuse volontiers de la rivalité entre le "cowboy" et le "péril rouge", tels que l'un surnomme l'autre, en même temps qu'il apprécie de les voir exécuter eux-mêmes leurs cascades.
Le cinéaste s'est fait plaisir, mais il a su le communiquer en soignant le design de cette production, en reconstituant des années 60 fantasmées grâce à une équipe technique de premier ordre (des décors de Oliver Scholl aux costumes de Joanna Johnston, collaboratrice régulière de Spielberg - remarquez les lunettes de soleil assorties aux robes d'Alicia Vikander, épatante en mécano qui ne s'en laisse pas conter, les costumes trois-pièces sur mesure de Cavill, le look plus casual de Hammer, les toilettes d'une classe folle d'Elizabeth Debicki, géniale et sublime en méchante).
L'histoire repose sur une trame étonnamment simple pour un récit d'espionnage, préférant s'amuser des clichés des films de l'époque et du genre lui-même. Ici, la glamour l'emporte sur l'action (même si on a droit à de spectaculaires courses-poursuite - en voiture, hors-bord, moto - et quelques morceaux de bravoure bien emballés - l'assaut de l'île tourné au moyen de split-screens), le rythme est beaucoup moins effréné, le montage moins haché aussi, et ça fait du bien, l'humour pince-sans-rire (comme la scène où Rudi Teller est victime de ses propres instruments de torture défectueux) va jusqu'au dénouement expédié lors d'un dialogue téléphonique. Jubilatoire !
Cette façon de faire, très "old school", ne verse pas dans la parodie comme les OSS 117 du français Michel Hazanavicius, mais cette option distanciée est finalement très rafraîchissante. Si Ritchie n'abandonne pas certains de ses tics (comme révéler des fausses pistes avec de brefs et rapides retours en arrière alors que les exposer linéairement leur conserverait leur efficacité), le plaisir qu'on prend à suivre les péripéties de ces agents, au son d'une bande originale irrésistible (où les compositions de Danie Pemberton côtoient celles de Ennio Morricone, Roberta Flack ou Nina Simone - superbe version de Take care of business durant le générique de fin), l'emporte sur ces menues réserves. une publicité pour parfum, il n’en est pas moins efficace et d’une classe ultime.
Il faut être bien difficile pour résister à ces Agents très spéciaux, dont j'espère qu'ils reviendront pour de nouvelles missions (après que Guy Ritchie ait terminé sa version des Chevaliers de la Table Ronde ?).
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