LE RÔLE DE MA VIE (Wish I Was Here) est un film réalisé par Zach Braff.
Le scénario est écrit par Zach et Adam Braff. La photographie est signée Lawrence Sher. La musique est composée par Rob Simonsen.
Dans les rôles principaux, on trouve : Zach Braff (Aidan Bloom), Kate Hudson (Sarah Bloom), Mandy Patinkin (Gabe Bloom), Josh Gad (Noah Bloom), Joey King (Grace Bloom), Pierce Gagnon (Tucker Bloom), Ashley Greene (Janine), Donald Faison (le concessionnaire automobile).
Aidan Bloom(Zach Braff)
A 35 ans, Aidan Bloom court les castings à Los Angeles sans jamais avoir réussi à décrocher un rôle, même comme figurant. Père de deux enfants, il vit aux crochets de sa femme, Sarah, employée dans un bureau, et de son père, Gabe, un ancien professeur désormais à la retraite.
Sarah Bloom(Kate Hudson)
La scolarisation de Grace et Tucker, les enfants du couple Bloom, dans une école privée juive, est financée par leur grand-père, qui a insisté pour qu'ils reçoivent une éducation orthodoxe, espérant ainsi qu'ils s'accompliront mieux dans leurs vies personnelle et professionnelle que leurs parents.
Gabe et Aidan Bloom(Mandy Patinkin et Zach Braff)
Mais la situation bascule lorsque Gabe annonce à Aidan que le cancer dont il a souffert est réapparu : il est en phase terminale et place tous ses derniers espoirs dans un traitement médical alternatif mais coûteux. Il ne peut plus payer les études de ses petits-enfants et somme Aidan de se trouver un emploi sérieux et rémunérateur pour eux et pour soulager Sarah.
Tucker, Grace et Aidan Bloom(Pierce Gagnon, Joey King et Zach Braff)
L'école refuse d'accorder la moindre aide à Aidan qui, sur la suggestion de Sarah, décide de donner lui-même des cours à ses enfants à domicile, sollicitant à l'occasion l'aide de son frère cadet, Noah, un génie de l'informatique, brouillé avec leur père qu'il croit avoir toujours déçu, mais davantage préoccupé par sa voisine, Janine.
Aidan et Noah Bloom(Zach Braff et Josh Gad)
La santé de Gabe se détériore et, après une ultime hospitalisation, il préfère rentrer chez lui pour y mourir entouré des siens. Aidan fait tout pour convaincre Noah de se réconcilier avec leur père avant qu'il ne soit trop tard et s'en prend à un collègue de Sarah, qui a tenu des propos déplacés envers elle.
Sarah et Aidan
Durant ces moments délicats, Aidan reconquiert l'estime de sa femme, la fierté de son père, renoue avec son frère, et assume surtout son rôle de père, tout en acceptant de se reconvertir en professeur d'art dramatique au sein d'une petite troupe de théâtre.
Après être passé une première fois derrière la caméra (tout en restant devant) en 2004 avec le touchant Garden State, et quatre ans après la fin de la série télé Scrubs, qui l'a révélé (son compère Donald Faison fait d'ailleurs une apparition ici), Zach Braff revenait aux affaires avec ce nouvel opus financé grâce à une levée de fonds sur Internet.
Rien ne laisse deviner, visuellement, que le film a été produit d'une manière aussi artisanale, profitant d'une belle photographie et du cadre ensoleillé de la Californie, même si l'histoire s'inscrit dans une veine intimiste et autobiographique (que souligne le titre français). Il est ici question d'un acteur loser, déniant ses échecs comme mari, père, fils et frère, qu'un drame personnel va forcer à réagir.
La barque est un peu chargée - crise existentielle, deuil, problèmes conjugaux - et manque cruellement de l'humour lunaire qui a fait le charme de Braff à la télé. Le cinéaste se dépatouille ainsi, avec une fortune aléatoire, des clichés de la comédie gentiment dépressive mais qui veut rester chaleureuse sans rééditer le miracle de son premier film. On y trouve pèle-mêle des gags décalés (les scènes oniriques pastichant Star Wars, le cosplay du frère génial pour séduire sa voisine), des moments sentimentaux mielleux (la lassitude de l'épouse qui, pourtant, pardonne tout à son mari) et des instants graves inégalement émouvants (l'agonie du père dignement écrite mais aboutissant une leçon de vie pataude).
L'ensemble ne manque pas pourtant pas d'un certain attrait ni de fantaisie, quand bien même Braff cède parfois à une affectation agaçante. Il touche surtout juste quand il pointe avec causticité l'hypocrisie de la solidarité de la communauté juive (le rabbin n'est guère miséricordieux) et avec lucidité que la vie passe très vite en vérité - trop vite pour s'entêter dans des ambitions égoïstes ou de vieilles rancoeurs bâties sur des malentendus.
En revanche, l'interprétation ne souffre d'aucun défaut : Zach Braff ne force pas son talent dans la peau de ce personnage immature mais bienveillant, Kate Hudson n'a jamais été aussi bien mise en valeur et donc juste (depuis sa révélation dans Presque Célèbre de Cameron Crowe), Mandy Patinkin est d'une sobriété exemplaire, et les gamins sont impeccables.
Même, donc, si ce n'est ni le rôle ni le film de sa vie, ce nouvel effort de Braff confirme qu'il a une voix bien à lui : espérons juste qu'il n'attendra pas à nouveau dix ans pour la faire entendre, en renouant avec le délicat dosage qui faisait la réussite de Garden State.
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