LOGAN est un film réalisé par James Mangold.
Le scénario est écrit par Scott Frank, Michael Green et James Mangold, d'après une histoire de James Mangold et les personnages créés par Stan Lee, Jack Kirby, Len Wein, Chris Claremont et John Byrne. La photographie est signée John Mathieson. La musique est composée par Marco Beltrami.
Dans les rôles principaux, on trouve : Hugh Jackman (James "Logan" Hewlett/X-24), Dafne Keen (Laura Kinney alias X-23), Patrick Stewart (Pr. Charles Xavier), Boyd Holbrook (Donald Pierce), Stephen Merchant (Caliban), Richard E. Grant (Dr. Zander Rice), Elizabeth Rodriguez (Gabriela Lopez).
Logan(Hugh Jackman)
2029. La race mutante est en voie d'extinction. James "Logan" Hewlett, anciennement connu sous le pseudonyme de Wolverine, a vieilli, souffrant d'un empoisonnement à petit feu à cause de l'adamantium fusionné à ses os qui affaiblit son pouvoir d'auto-guérison.
Caliban et Logan(Stephen Merchant et Hugh Jackman)
Il travaille comme chauffeur privé et, avec l'argent que cela lui rapporte, se procure des calmants très puissants destinés au Pr. Charles Xavier, atteint d'une maladie neurodégénérative qui lui fait perdre le contrôle de ses facultés télépathiques.
Le Pr. Charles Xavier et Logan(Patrick Stewart et Hugh Jackman)
L'ancien mentor des X-Men vit reclus dans une usine désaffectée près de la frontière mexicaine, veillé par le mutant Caliban. Lors d'une de ses courses, Logan est abordé par Gabriela Lopez, une ex-infirmière au service de la société "Transigen", qui souhaite, contre de l'argent, lui confier une fillette d'une dizaine d'années, Laura Kinney, sur laquelle on a pratiquée des expériences et qui est traquée par des mercenaires à la solde de cet laboratoire.
Donald Pierce et les Reavers(Boyd Holbrook)
Donald Pierce, le chef des hommes qui recherchent la gamine, découvre la cachette de Xavier et Caliban et Logan où ce dernier a emmenée Laura. Le professeur, la fillette et leur partenaire réussissent à prendre la fuite sans Caliban, capturé par les "Reavers" de Pierce, qui va torturer son prisonnier pour pister les fuyards.
Laura Kinney/X-23 et Logan(Dafne Keen et Hugh Jackman)
En route, Logan découvre sur une vidéo enregistrée dans le portable de Gabriela les origines de Laura, dont les pouvoirs sont semblables aux siens, et une collection de comics représentant Eden, un refuge pour jeunes mutants au-delà de la frontière entre le Dakota du Nord et le Canada. Il doute de l'existence d'un tel lieu mais se laisse convaincre par Xavier d'y conduire la fillette.
Le Dr. Zander Rice(Richard E. Grant)
Après une halte mouvementée à Oklahoma City, durant laquelle Xavier a une nouvelle terrible crise et manque de tuer télépathiquement tous les occupants d'un hôtel-casino, Logan sème une nouvelle fois de justesse Pierce et sa bande. En route, le trio rencontre la famille Munsons que Logan et Xavier dépanne et qui leur offre le gîte et le couvert pour la nuit en guise de remerciement. Mais Pierce avec son patron, le Dr. Zander Rice, les retrouvent et massacrent les innocents en lâchant sur eux X-24, un clone enragé de Logan.
Laura et Logan
Caliban se sacrifie pour permettre à ses amis de se sauver, mais Xavier succombe à ses blessures peu après. Logan l'enterre puis Laura le convainc de ses reposer, prenant le volant une fois qu'il s'est enfin endormi. Lorsqu'il se réveille, ils ont atteint le Dakota du Nord et la communauté formée par les enfants qui, comme Laura, ont subi les expériences de Rice. Le surlendemain, ils se mettent en route pour franchir la frontière mais Logan s'aperçoit que les "Reavers" sont déjà à leurs trousses.
Logan
Logan rattrape les enfants et ceux qui les chassent. Il s'interpose et affronte une seconde fois X-24 dans un combat à mort tandis que Laura et ses amis éliminent Rice et Pierce. Son clone supprimé, Logan, mortellement blessé, s'éteint dans les bras de la fillette. Après l'avoir enterrée, elle s'éloigne avec ses compagnons.
Après être apparu dans huit films en dix-sept ans (six longs métrages de la franchise X-Men, deux opus dédiés à Wolverine), Hugh Jackman, qui a annoncé dès le début du tournage de ce chapitre qu'il n'interpréterait plus le personnage (à moins que le héros puisse être intégré à un film des Avengers, ou que, dans quelques années, une adaptation de la mini-série Old Man Logan de Mark Millar et Steve McNiven ne soit envisagée), a voulu soigner sa sortie. Un défi en soi puisque jusqu'ici les aventures du mutant griffu n'ont pas été des réussites (même si elles ont remporté de beaux succès commerciaux).
Logan est donc une oeuvre testamentaire et joue l'équipée sauvage des derniers mutants : c'est en toute transparence que la promotion du film a donc été effectuée, au gré de teasers très prometteurs, tranchant avec les précédents efforts de Gavin Hood (X-Men Origins : Wolverine, 2009) et déjà James Mangold (Wolverine : Le Combat de l'Immortel, 2013), accompagnés de chansons de Johnny Cash (dont le titre The Man comes around illustre ici le générique de fin).
A partir de ce postulat ambitieux, l'histoire devait être à la hauteur et elle l'est : c'est, davantage qu'un énième divertissement efficace, une sorte de post-western avec sa référence affichée à Shane, L'Homme des vallées perdues (George Stevens, 1958), mais surtout un conte avec son grand-père (le Pr. Xavier), son loup (Logan) et son petit chaperon rouge(-sang) (X-23) qui veulent atteindre une forêt salvatrice (à moins qu'il ne s'agisse que d'un mythe comme l'endroit où elle mène s'appelle : Eden). Il y est question, tout aussi logiquement, d'une transmission entre trois générations, produite in extremis, car comme dans tout récit de ce genre, la mort rôde, omniprésente et inéluctable. Ce n'est pas seulement la fin d'un cycle de films, mais également la fin de plusieurs personnages.
Le résultat est une étonnante combinaison de tendresse et de sauvagerie. Mangold sait d'un côté flatter nos attentes en matière d'action avec sa fillette féroce et (quasi) mutique, massacrant des mercenaires sur-armés, mais aussi nous serrer le coeur avec son héros décrépi, en bout de course, déplorant la fuite sans retour d'une vie barbare. Rarement ainsi un film de super-héros aura autant montré les séquelles physiques et psychologiques d'une existence mal vécue, les cicatrices laissées par les combats, les démons qui hantent les nuits et empêchent tout repos, tout espoir de rédemption.
La narration est très habile en évoquant la légende (fantaisiste), qui déplaît à Logan, transcrite dans les comics (bouclant la boucle : le personnage en est issu mais n'y reconnaît pas sa vie), ce qui donne une vérité troublante dans le rapport au monde, au temps, des personnages, et permet à la fois un regard critique sur cette littérature sans jamais la considérer de haut. Le dispositif autorise aussi l'éclosion d'une réelle émotion, souvent espérée par des cinéastes animant des super-héros mais rarement (voire jamais) atteinte (c'est ce qui signait l'échec des Batman de Christopher Nolan).
Ce motif du double se retrouve aussi dans le clone de Logan, ce X-24 bras armé de savants fous, d'apprentis sorciers, créateurs d'enfants soldats, qui n'hésitent pas à sacrifier les monstres sur lesquelles ils n'ont plus le contrôle. Plutôt que d'inviter un adversaire plus emblématique dans les BD, cette idée de confronter Logan à son double fou est une idée brillante car plus troublante, d'autant plus qu'elle est employée avec parcimonie.
L'interprétation, enfin, est exemplaire : entre la révélation saisissante qu'est Dafne Keen et la composition poignante de Patrick Stewart, Hugh Jackman livre une prestation intense, sobre, tendue, imposante, digne de ce qu'il souhaitait pour ses adieux à un rôle qu'il a incarné sur une période record.
Précis, raconté sans fard ni temps mort tout en prenant son temps (mais sans jamais sembler trop long), ce road-trip élégiaque possède l'étoffe des grands films, respectueux tout en dépassant le genre dont ils proviennent. Un chant du cygne à la hauteur des voeux de sa vedette et des attentes des fans.
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