MONTY PYTHON : SACRE GRAAL ! (Monthy Python and the Holy Grail) est un film réalisé par Terry Gilliam et Terry Jones.
Le scénario est écrit par Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Terry Jones, Eric Idle et Michael Palin. La photographie est signée Terry Bedford. La musique est composée par Stanley Black, Kenneth Essex, Jack Trombey et Roger Webb.
Dans les rôles principaux, on trouve : Graham Chapman (le roi Arthur/la voix de Dieu/un gardien de la forêt/la tête du milieu), John Cleese (Lancelot/le chevalier noir/le chevalier français/Tim l'enchanteur/un paysan), Terry Gilliam (Patsy/le vieux de la scène 24/le dessinateur/le chevalier vert), Eric Idle (Robin/un paysan/un garde du château/Concorde/frère Maynard/le collecteur de morts/Roger le bosqueteur), Terry Jones (Bedevere/prince Herbert/un gardien de la forêt/la mère de Denis/la tête gauche), Michael Palin (Galahad/le disciple de frère Maynard/le roi du château/la tête droite/le chevalier qui dit "Ni !"), John Young (l'historien), Carol Cleveland (Zout/Dingo), Connie Booth (la sorcière).
Sir Robin, Sir Lancelot, le roi Arthur, Sir Bedevere et sir Galahad(Eric Idle, John Cleese, Graham Chapman, Terry Jones et Michael Palin)
An 932 après Jésus Christ. Le roi Arthur, accompagné de son écuyer Patsy, tente de recruter les chevaliers de la Table Ronde à travers le royaume d'Angleterre. Mais entre ceux qui ne reconnaissent pas son autorité, parmi les gueux, et d'autres qui préfèrent conserver leur indépendance, la tâche s'avère ardue.
Le chevalier noir contre le roi Arthur(John Cleese et Graham Chapman)
S'il échoue à convaincre le chevalier noir (qui préfère se battre contre lui jusqu'à être amputé des quatre membres !) ou des paysans syndicalistes, Arthur persuade Sir Bedevere le sage quand il le rencontre lors du jugement prononcé contre une prétendue sorcière.
Galahad, Bedevere, Arthur, Lancelot et Eric Idle
Se joignent à eux ensuite : Sir Lancelot le courageux, Sir Galahad le chaste, et Sir Robin le-pas-tout-à-fait-aussi-courageux-que-Sir-Lancelot (ainsi que le bien nommé Sir Robin qui-n'apparaît-pas-dans-le-film). Le groupe ainsi formé chemine jusqu'au château de Camelot mais s'en détourne vite, le jugeant indigne d'eux (ses résidents étant trop occupés à festoyer). C'est alors que Dieu leur apparaît et leur commande de trouver le Saint Graal contenant le sang du Christ.
La sorcière(Connie Booth)
Leurs recherches les mènent jusqu'au château des français qui prétendent détenir la relique mais les insultent copieusement. Après une tentative ratée d'attaquer la place forte, les chevaliers construisent un lapin de Troie... Mais oublient de se cacher dedans ! Ils renoncent à prendre la citadelle quand les français catapultent sur eux des vaches et autres animaux de cour.
Le chevalier qui dit "Ni !"(Michael Palin)
Les chevaliers décident alors de se séparer pour poursuivre leur quête : Robin rencontre un géant à trois têtes (devant lequel il préfère fuir), Galahad échoue dans le château d'Anthrax ("le mal nommé" comme l'admet sa gardienne Zout) peuplé de 150 jeunes filles ("âgées de 16 à 19 ans et demi"), Arthur et Bedevere affrontent le chevalier qui dit "Ni !", Lancelot décime toute l'assemblée réunie pour un mariage en pensant sauver une demoiselle qu'on veut marier de force (alors qu'il s'agit du prince Herbert).
Tim l'enchanteur(John Cleese)
Réunis, les chevaliers traversent les saisons (qui se suivent dans un ordre de plus en plus chaotique) et croisent Tim l'enchanteur. Il les guide jusqu'à une grotte gardée par un terrible lapin tueur, dont, après avoir essuyé plusieurs pertes, ils se débarrassent grâce à la Sainte Grenade d'Antioche. Dans la grotte, ils sont ensuite poursuivis par un dragon (dont le dessinateur meurt), atteignent le Pont de la Mort (que seuls Lancelot, Arthur et Bedevere réussissent à franchir après avoir répondu à trois questions). Enfin, ils atteignent le château où est gardé le Saint Graal... Par les français !
"Allez, on remballe !"
Arthur lance alors l'assaut contre la citadelle lorsque la police surgit et arrêtent le roi et Bedevere, reconnus par la veuve d'un illustre historien qu'ils avaient assassiné à la scène 24. Les figurants sont dispersés, la caméra saisie, le film est terminé.
Produit, entre autres, grâce aux membres des groupes de rock Led Zeppelin et Pink Floyd, qui laissèrent une liberté totale aux auteurs, Sacré Graal ! reste, plus de quarante ans après sa sortie, un monument indépassé de la comédie "non-sensique" à l'anglaise. Le film qui permit aussi à la bande du Monty Python's Flyin'Circus de prolonger sur grand écran leurs succès acquis à la télévision, avant d'autres délires plus ambitieux (mais aussi plus inégaux) comme La Vie de Brian (1979) et Le Sens de la Vie (1983) et la fin de leur aventure commune.
Ici, les cinq cinglés britanniques dynamitent la légende des chevaliers de la Table Ronde et la quête du Saint Graal dans ce qui tient plus d'une succession de sketches que d'un long métrage tenu par un véritable récit linéaire, mais qui provoque toujours une hilarité irrépressible du début jusqu'à la fin. Cette collection de tableaux, bricolée avec peu de moyens mais une inventivité ahurissante et un culot monstre, ne cesse de monter en régime, atteignant des sommets de loufoquerie et d'absurdité, avant de se conclure de la manière à la fois la plus inattendue et la plus logique.
C'est donc tout à la fois complètement débile et génial. Mais ce tour de force est magistral car, même en connaissant les gags, en acceptant la construction en morceaux de bravoure successifs, on se fait toujours avoir - et même davantage, à chaque vision. Ainsi déguste-t-on les réflexions irrévérencieuses sur le syndicalisme, la lutte des classes, la pompe de l'Histoire officielle, à côté des détails innombrables qui meublent ce qui tient lieu d'intrigue (les costumes, les accessoires, les maquillages, les astuces de mise en scène pour compenser le manque de moyens deviennent autant d'éléments suscitant le rire).
Terry Gilliam et Terry Jones (qui, en plus de tenir, comme leurs compères plusieurs rôles, ont signé la réalisation) osent tout : des prises de vue réelles ponctuées de séquences d'animation (dont le dessinateur décède d'un infarctus), le générique de fin au début (parasité par des blagues tordantes), un dénouement abrupt (mais correspondant à la radicalité du projet). On s'amuse beaucoup au premier coup d'oeil, mais le fil regorge de pépites qui ne se révèlent qu'en le revoyant.
Parce qu'ils se moquent de tout, et de tous (y compris le spectateur, ravi), le gang des Monty Python est l'héritier d'un esprit frondeur dépassant leurs origines insulaires : rien ne saurait être épargné, qu'il s'agisse de religion, de philosophie, de l'aristocratie, de la logique - et c'est ce qui assure une modernité intacte à leur projet, dont la folie demeure unique, pareille à celles des plus grands humoristes.
Et c'est ce qui est le plus grisant finalement là-dedans : ce sentiment de liberté absolue, qui traverse l'écran, et qui communique quand même, au-delà de la déconnade d'anthologie, un enseignement, une leçon : rire de tout, c'est non pas ne rien respecter, mais s'affranchir de tout dogme, de toute censure. Le rire, en somme, n'est pas que le propre de l'homme, c'est le propre de l'homme libre.
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