LARRY LE DINGUE, MARY LA GARCE (Dirty Mary, Crazy Larry) est un film réalisé par John Hough.
Le scénario est écrit par Leigh Chapman et Antonio Santean, d'après le roman The Chase de Richard Unekis. La photographie est signée Michael P. Margulies. La musique est composée par Jimmie Haskell.
Dans les rôles principaux, on trouve : Peter Fonda (Larry Rayder), Susan George (Mary Coombs), Adam Roarke (Deke Sommers), Vic Morrow (capitaine Everett Franklin), Kenneth Tobey (Donahue).
Donahue et Larry
(Kenneth Tobey et Peter Fonda)
Un gérant de supermarché remet à Larry Raider, pilote déchu de Nascar, le contenu du coffre de son supermarché tandis que Deke Sommers, le mécanicien, tient la famille du commerçant en otage. Les 150 000 $ qu'ils extorquent ainsi doivent financer leur retour dans la compétition automobile.
Mary, Larry et (de dos) Deke
(Susan George, Peter Fonda et Adam Roarke)
Mary Coombs, une prostituée avec laquelle Larry a passée la nuit, s'invite dans l'affaire et prend la fuite avec les deux hommes à qui elle a volés les clés de la Chevrolet Impala 1966 bleue. Si Larry est contrarié, Deke accepte ce rebondissement avec philosophie.
Le shérif Everett Franklin
(Vic Morrow)
Alertée, la police se lance aux trousses des malfrats. Un shérif aux méthodes peu orthodoxes, le capitaine Everett Franklin, aussi résolu à les capturer qu'insubordonné avec sa hiérarchie, fait dresser des barrages et monte à bord d'un hélicoptère pour quadriller la région.
Mary
(Susan George)
Mais Larry confirme ses talents de conducteur, avec l'aide de Mary qui le guide au moyen de cartes routières et de Deke qui intercepte sur un émetteur-récepteur les communications de la police, et sème toutes les voitures de patrouille qu'il croise.
Deke
(Adam Roarke)
Le trio fait une halte dans un marché aux puces en rase campagne pour changer de véhicule. Mary est reconnue et abordée par d'anciens clients mais s'en débarrasse quand elle remarque comme Larry et Deke des flics arriver. A bord d'une Dodge Charger 1969 verte, ils reprennent la fuite.
Larry
(Peter Fonda)
Ayant compris que les fuyards possédaient un moyen d'intercepter les communications radio de la police, Franklin entre en contact avec eux pour tenter de les raisonner puis, les ayant localisés, il les prend en chasse avec l'hélico.
La poursuite finale
Mais Larry réussit une fois encore à le distancer en profitant du fait que l'appareil est à court de carburant. Bientôt le trio passe la frontière de l'Etat.
Deke, Mary et Larry
Se croyant enfin tirés d'affaire, ils s'esclaffent et commencent à penser à ce qu'ils vont pouvoir faire avec leur argent. Larry se déconcentre et heurte alors de plein fouet un train de marchandises. La collision est mortelle pour les passagers de la voiture.
Référence pour Quentin Tarantino et Edgar Wright (j'ai moi-même découvert l'existence de ce long métrage dans la liste des mille films préférés de ce dernier), Dirty Mary, Crazy Larry est une énième variation du "road movie" mixé à la "screwball comedy", initiée en 1934 avec New York-Miami de Frank Capra. Le voyage sur les routes des Etats-Unis est moins un argument narratif qu'un principe pour une intrigue exprimant la soif de liberté des héros.
Ainsi, des motards de Easy Rider (Dennis Hopper, 1969) au pilote suicidaire de Point Limite Zéro (Richard C. Sarafian, 1971) jusqu'au couple de parents séparés de leur enfant dans The Sugarland Express (Steven Spielberg, 1974), beaucoup de films sont des odes à la rébellion contre l'ordre établi et à une vie sans contraintes sociales et morales dans une Amérique enlisée par ailleurs au Vietnam et agitée par les mouvements civiques.
Le film de John Hough connut une pré-production chaotique : dès la parution du livre de Richard Unekis, Howard Hawks en acquit les droits pour l'adapter avec Steve McQueen dans le rôle principal. Puis le projet passa de main en main pendant dix ans. Le résultat final présente de nombreuses différences avec le matériau original et privilégie la comédie, où les miles avalés permettent aux amoureux de se chamailler pendant que des flics leur courent après dans une ambiance débraillée typique des 70's, plutôt que la dimension politico-sociale.
La complicité entre Peter Fonda, excellent en macho lunatique, et Susan George, parfaite en chipie sexy, compte beaucoup dans la fraîcheur décontractée que dégage le film. Adam Roarke hérite d'un rôle plus ingrat d'acolyte taciturne mais qui tempère habilement les querelles des deux amants, tandis que Vic Morrow compose un shérif bourru et têtu en définitive aussi rebelle à sa hiérarchie que les fuyards envers l'autorité. C'est ce mélange de candeur et de naïveté associé à des cascades spectaculaires (accomplies par Fonda lui-même) qui fait tout le sel du film.
Tous les personnages sont donc des têtes brûlées prenant un malin plaisir à jouer au chat et à la souris. Pour Larry, cette cavale est une sorte de course définitive, pimentée par l'humour vachard de sa relation avec Mary et sa complémentarité avec Deke. Il considère le shérif comme un adversaire à dépasser, et la mise en scène sait valoriser ces rapports de force, dosant habilement les temps forts et les plages plus calmes d'une intrigue minimaliste aux dialogues enlevés.
Le dénouement, brutal, est d'autant plus cruel qu'il intervient alors que ces bandits attachants avaient partie gagnée. Mais c'est cette liberté de ton qui permet à Larry le dingue, Mary la garce d'être plus spontané que tous les avatars modernes (du style Fast and Furious) qu'il a inspirés.
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