QUI ETAIT DONC CETTE DAME ? (Who Was That Lady ?) est un film réalisé par George Sidney.
Le scénario est écrit par Norman Krasna, d'après sa pièce de théâtre. La photographie est signée Harry Stradling Jr.. La musique est composée par André Previn.
Dans les rôles principaux, on trouve : Janet Leigh (Ann Wilson), Tony Curtis (David Wilson), Dean Martin (Michael Haney), James Whitmore (Harry Powell), John McIntire (Bob Doyle), Barbara Nichols et Joi Lansing (Gloria et Florence Coogle).
David Wilson et Michael Haney
(Tony Curtis et Dean Martin)
Professeur de chimie à l'université de New York, David Wilson est surpris par sa femme, Ann, en train d'embrasser une de ses étudiantes. Apprenant qu'elle le quitte sur-le-champ, Dave, paniqué, appelle à l'aide son meilleur ami, Michael Haney, scénariste pour la télévision.
Ann Wilson, Michael Haney et David Wilson
(Janet Leigh, Dean Martin et Tony Curtis)
Mike imagine alors une histoire insensée pour justifier l'infidélité de Dave : il explique à Ann qu'il fait partie de F.B.I. et que l'élève qu'il a embrassée est soupçonnée de travailler comme espionne pour lui soutirer des informations confidentielles sur ses travaux en chimie. Plus c'est gros, plus ça passe, et Ann croit à cet énorme mensonge en pardonnant à Dave.
David et Michael
Bien que résolu à se tenir tranquille désormais, Dave est invité par Mike à l'accompagner à un rendez-vous galant avec deux actrices. Redevable envers son ami, il accepte en racontant à Ann qu'il doit s'absenter pour la soirée afin de remplir une mission secrète.
David et Ann
Le FBI ayant appris que Mike a demandé qu'on confectionne une fausse carte d'agent du Bureau envoie un de ses hommes, Harry Powell, chez les Wilson afin de tirer cette affaire au clair. Le fonctionnaire rencontre alors Ann qui, craignant que Dave ne soit en danger, entraîne Powell au restaurant où Mike a emmené Dave.
Ann
Tandis que les deux copains prennent un verre en compagnie des plantureuses soeurs Coogle, Gloria et Florence, Powell et Ann les surveillent depuis une table voisine. Lorsque les deux actrices se retirent aux toilettes, Ann les suit et surprend leur conversation ambiguë où elles parlent de "liquider" Dave et Mike. Lorsqu'ils quittent le restaurant en compagnie des deux filles, Ann dégaine le revolver prêté par Mike à Dave pour défendre son époux avant que Powell ne la désarme. Mais une détonation éclate. Rapidement, les secours et les médias sont sur place et, alors que Dave s'est évanoui, Ann déclare à un journaliste que son mari est un espion qui voulait arrêter deux agents ennemis.
Coincée dans l'ascenseur de l'Empire State Building !
Les révélations de Ann font la "une" des journaux et obligent le supérieur de Powell, Bob Doyle, pressé par la C.I.A., à convoquer Dave et Mike dans leurs bureaux de l'Empire State Building. Après s'être expliqués, les deux amis ne sont toutefois pas au bout de leurs peines puisque, dans l'ascenseur, ils sont pris en otage avec Ann par d'authentiques agents étrangers, désireux d'interroger Dave sur ses prétendus travaux secrets en chimie. Mais les espions seront neutralisés, non sans qu'auparavant Dave et Mike aient provoqués une inondation dans le sous-sol du bâtiment que, drogués, ils ont pris pour un sous-marin et décidés de le couler !
Quant à Ann, ayant découvert les mensonges de son mari, elle choisit de les lui pardonner car il l'a protégé du danger dans l'ascenseur...
En 1959, Tony Curtis jouit de l'énorme succès critique et public de Certains l'aiment chaud ! (Billy Wilder) et, dans la foulée, signe pour être la tête d'affiche de cette adaptation d'une pièce de théâtre, qui a été joué plus de 200 fois à Broadway. C'est l'auteur lui-même, Norman Krasna, qui se charge d'en tirer un script pour le grand écran.
Le studio Columbia engage alors George Sidney pour réaliser le film et convainc Dean Martin de donner la réplique à Curtis. Le premier rôle féminin est d'abord proposé à Shirley MacLaine, mais elle préfère signer pour Can-Can (Walter Lang) aux côtés de son partenaire de Comme un Torrent (Vincente Minnelli, 1958) Frank Sinatra. Les producteurs confient alors son personnage à Janet Leigh.
Après Houdini le grand magicien (George Marshall, 1953), Le Chevalier du Roi (Rudolph Maté, 1954), Vacances à Paris (Blake Edwards, 1958) et Les Vikings (Richard Fleischer, 1958), Who Was That Lady ? sera le dernier film réunissant le couple Curtis-Leigh et on ne peut qu'être troublé par la ressemblance entre ce que traverse Ann Wilson et son interprète puisque Janet Leigh divorcera de Tony Curtis en 62, après de multiples infidélités de ce dernier.
Ici aussi, l'héroïne est victime d'un mari volage qui pour la garder fait appel à son meilleur ami, scénariste. Le mensonge qu'il élabore est énorme mais fonctionne car justement il dépasse tout ce que l'épouse pouvait imaginer. La suite est une succession de quiproquos engendrée par le scénario délirant de Mike Haney et la crédulité de Ann Wilson qui, croyant que Dave est réellement un espion, court un grand danger et s'emploie à le protéger... Jusqu'à entraîner avec elle un véritable membre du FBI (qui, lui, bien sûr, sait que tout cela est faux) !
Arrivé à ce stade, il est probable que cette intrigue vous rappelle quelque chose. Si je vous dis : La Totale !, de Claude Zidi (1991). Toujours pas ? Et son remake True Lies, de James Cameron (1994) ? L'argument est similaire à ceci près que dans ces deux cas précités, le mari est réellement un espion dissimulant son activité à sa femme. Mais Qui était donc cette dame ? peut être considéré comme l'inspiration de ces deux longs métrages, et plus troublant encore, on notera que dans l'opus de Cameron, Arnold Schwarzenegger est uni à... Jamie Lee Curtis, la fille de Tony Curtis et Janet Leigh !
Pour en revenir à l'oeuvre de George Sidney (qui avait déjà dirigé Janet Leigh dans le merveilleux Scaramouche, dont je vous ai récemment parlé), ce n'est certes pas ce qu'il a fait de mieux : la première heure est très sympathique et drôle, avec une situation loufoque bien exploitée et un rythme tranquille mais efficace. Passée la longue scène du restaurant, formidablement amusante et mise en scène (avec un irrésistible James Whitmore en agent du FBI résigné à suivre les élucubrations de la charmante épouse crédule), le film commence à s'essouffler progressivement pour sombrer dans une farce moins inspirée. Pourtant le sujet offrait des développements évidents et très prometteurs. Seul le saccage ahurissant de la plomberie de l'Empire State Building par Curtis, sous l'effet d'une injection de Penthotal, et de Martin, certain d'être exécuté par les espions étrangers, provoque encore un franc éclat de rire... Avant un dénouement bien (trop) gentillet (Madame pardonne ses mensonges à Monsieur car il a failli être tué par leurs ravisseurs).
Tony Curtis et Dean Martin font très bien les andouilles pendant 115 minutes, même si "Dino" vole la vedette à tout le monde en improvisant des mimiques impayables (presque un film dans la film), jouant sur son image de pitre cool. Janet Leigh, cheveux courts et silhouette toujours aussi voluptueuse dans une robe noire moulante, est absolument adorable mais surtout plus sobre : quoi qu'elle fasse, elle est toujours parfaite, d'un charme absolu, d'une justesse irréprochable - comment ne pas aimer cette actrice ? (Comment Tony Curtis a-t-il pu la tromper ?!)
Tout ça n'est pas renversant mais distrayant pour passer d'une année à l'autre. Je souhaite donc que 2017 vous soit le plus pétillant possible, comme l'est la chanson-titre du film, interprété par Dean Martin :
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