BYE BYE LOVE (Down With Love) est un film réalisé par Peyton Reed.
Le scénario est écrit par Eve Ahlert et Dennis Drake. La photographie est signée Jeff Cronenweth. La musique est composée par Marc Shaiman.
Dans les rôles principaux, on trouve : Renée Zellweger (Barbara Novak), Ewan McGregor (Catcher Block), Sarah Paulson (Vikki Miller), David Hyde Pierce (Peter McManus), Tony Randall (Theodore Banner), Jeri Ryan (Gwendolyne).
Barbara Novak
(Renée Zellweger)
1962. New York. Barbara Novak est accueillie par Vikki Miller pour la promotion de son livre "L'amour, non merci (Down with love)", publié par Banner House, dans lequel elle incite les femmes à s'émanciper des hommes.
Catcher Block et Barbara Novak
(Ewan McGregor et Renée Zellweger)
Pour assurer la promotion de l'ouvrage, Barbara doit être interviewée par Catcher Block, journaliste vedette du magazine "Know" et séducteur invétéré, qui méprise ce brûlot écrit par une provinciale frustrée. Après lui avoir posé plusieurs lapins, il est trahi par une hôtesse de l'air avec laquelle il a passé du bon temps et qui en parle à une table voisine de celle de Barbara dans le restaurant où elle avait rendez-vous avec lui.
Catcher Block
Mais grâce à Vikki, le célèbre animateur télé Ed Sullivan évoque le livre de Barbara : l'effet est immédiat, il devient un best-seller et sème la zizanie dans tous les couples américains. Ce triomphe décide les nombreuses conquêtes féminines de Catcher à ne plus le fréquenter et le journaliste à riposter. Comme Barbara ne l'a encore jamais vu, il va en profiter pour la mystifier en se faisant passer pour un astronaute, Zip Martin, prêt à tout pour plaire à une femme comme elle.
Barbara Novak et Catcher Block
Tandis que Peter McManus, le rédacteur en chef et ami de Catcher, s'éprend de Vikki, le journaliste sous sa fausse identité séduit Barbara tout en étant troublé par elle. C'est alors qu'il est démasqué à cause de Gwendolyne.
Barbara Novak et Catcher Block
Catcher avoue alors ses sentiments à Barbara mais elle lui révèle alors l'avoir piéger pour se venger car, un an auparavant, il l'avait ignorée quand elle l'avait abordé.
Vikki renvoyée par Theodore Banner, dont la vie conjugale est devenue un enfer à cause du livre de Novak, Barbara fonde son propre magazine, "Now". Catcher y postule comme secrétaire et émeut la jeune femme par cet acte de contrition sincère. Elle accepte alors de le suivre à Las Vegas pour l'épouser.
Bye Bye Love est l'occasion de reconsidérer le talent de son réalisateur, Peyton Reed, qui a été injustement décrié lorsqu'il a remplacé Edgar Wright derrière la caméra pour Ant-Man (2015) au prétexte qu'il n'était qu'un petit faiseur moins inventif.
Avec cette délicieuse comédie romantique conçue comme un hommage très soigné aux classiques du genre dans les années 1950-60, les grincheux pourront réviser leur jugement et se rendre compte que si Reed n'est pas un génie, c'est un cinéaste qui est très loin d'être un mercenaire sans personnalité ni style.
Dès le générique qui ressuscite le célèbre Leo de la 20th Century Fox, le film déploie une élégance irréprochable en Technicolor. La direction artistique est somptueuse, avec des décors au design bluffants et des costumes superbement taillés. Les citations aux maîtres de la screwball comedy (Preston Sturges, Howard Hawks) et à l'esthétique rétro flamboyante (façon Vincente Minelli, Stanley Donen) sont un régal pour les yeux. Par ailleurs, Reed emploie intelligemment et malicieusement des procédés comme le split-screen au service de gags très drôles et l'affaire est mené sur un rythme soutenu (95 minutes).
La photographie de Jeff Cronenweth est également splendide, soulignant le mobilier clinquant, les vêtements colorés, accompagnée par la musique jazzy irrésistible de Marc Shaiman. On est ni dans le pastiche ni dans une production standard mais dans un exercice de style très élaboré.
L'interprétation rend justice aux efforts narratifs du scénario de Eve Ahlert et Dennis Drake (fertile en quiproquos sur fond de guerre des sexes dans une époque très conservatrice) : Renée Zellweger y démontre son talent prodigieux de comédienne dans ce registre pour peu qu'elle soit bien dirigée, et elle rayonne ici, minaudant juste ce qu'il faut. Face à elle, Ewan McGregor incarne formidablement bien un macho pris au jeu de l'amour, avec classe et malice : on ne peut que déplorer qu'il ait si peu eu l'occasion de s'affirmer dans ce type de rôle.
On peut même apprécier les qualités de chanteurs et de danseurs du couple lors d'une scène post-générique de fin où ils interprètent Here's to love.
Dans des seconds rôles, Sarah Paulson, David Hyde Pierce et Jeri Ryan sont impeccables. Et le gag concernant tous les noms des membres du comité éditorial de Banner House, réduits à leurs initiales (E.G., C.B., J.B., J.R., R.J.) témoigne des pépites discrètes parsemées ça et là.
Amusant, élégant, ce Bye bye love est une friandise exquise.
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