APPALOOSA est un film réalisé par Ed Harris.
Le scénario est écrit par Ed Harris et Robert Knott, d'après le roman de Robert B. Parker. La photographie est signée Dean Semler. La musique est composée par Jeff Beal.
Dans les rôles principaux, on trouve : Ed Harris (Virgil Cole), Viggo Mortensen (Everett Hitch), Renée Zellweger (Allison French), Jeremy Irons (Randall Bragg), Ariadna Gil (Katie), Timothy Spall (Phil Olson), Lance Henriksen (Ring Shelton), Adam Nelson (Mackie Shelton).
Randall Bragg
(Jeremy Irons)
Appaloosa, Nouveau-Mexique. 1882. Randall Bragg, riche propriétaire terrien, refuse que le shérif arrête deux de ses hommes et l'abat, lui et ses adjoints.
Everett Hitch et Virgil Cole
(Viggo Mortensen et Ed Harris)
Le conseil municipal décide alors de recruter en qualité de marshalls deux "gâchettes", Virgil Cole et Everett Hitch, partenaires depuis douze ans. D'emblée les deux hommes établissent des règles strictes mais Bragg n'entend pas s'y conformer et loue même les services de deux mercenaires, bien connus de Cole, les frères Shelton.
Allison French
(Renée Zellweger)
La situation se complique encore pour les deux marshalls avec l'arrivée en ville d'une séduisante jeune femme, Allison French, dont s'éprend Cole, mais qui courtise également Hitch - il repousse cependant ses avances, autant par loyauté envers son ami que par affection pour une prostituée, Katie. Un jeune employé de Bragg accepte de témoigner contre lui et Virgil et Everett vont l'arrêter. Ils le maintiennent en détention durant deux semaines en attendant la tenue de son procès et son transfert par le shérif du comté.
Virgil Cole, Everett Hitch et Randall Bragg
Reconnu coupable, Bragg est convoyé en train par Cole, Hitch, le shérif du comté et son adjoint, mais il est libéré grâce à l'intervention des frères Shelton qui ont pris Allison en otage. Humilié, Virgil remonte leur piste et découvre, avec Everett, où ils se sont cachés. Mais des indiens rôdent. Après avoir arrêté les fugitifs, et retrouvé Allison, qui avait sympathisé avec Ring Shelton entretemps, ils se réfugient dans le village de Rio Seco.
Profitant d'un duel opposant les Shelton à Cole et Hitch, Bragg réussit à fuir.
Profitant d'un duel opposant les Shelton à Cole et Hitch, Bragg réussit à fuir.
Virgil Cole, Allison French, Everett Hitch et Randall Bragg
Profitant de ses relations, Bragg obtient une grâce présidentielle. Virgil pardonne à Allison avec laquelle il veut s'installer à Appaloosa. Tout cela contrarie Everett qui remarque que la jeune femme n'oppose par de résistance à la cour que lui fait Bragg quand Cole a le dos tourné.
Après avoir annoncé à son ami qu'il va chercher du travail ailleurs, Everett provoque Bragg en duel et l'abat, plus pour s'assurer que Allison ne trompera pas Virgil que pour rétablir la justice contre le notable impuni.
Après avoir annoncé à son ami qu'il va chercher du travail ailleurs, Everett provoque Bragg en duel et l'abat, plus pour s'assurer que Allison ne trompera pas Virgil que pour rétablir la justice contre le notable impuni.
Trois ans après leur face à face mémorable dans A History of Violence de David Cronenberg, Appaloosa célèbre en beauté les retrouvailles de Ed Harris et Viggo Mortensen dans un western certes classique mais néanmoins atypique et majestueux.
Egalement derrière la caméra, Harris s'inscrit dans la veine des lectures du genre opérées par Kevin Costner (Open Range, 2004), ou par James Mangold (3 h. 10 pour Yuma, 2007) : son intention est moins de réinventer la roue que de lui rendre un hommage personnel et respectueux, en y ajoutant un humour pince-sans-rire surprenant. La réalisation est très sobre, avec la photographie de Dean Semler qui sublime les décors naturels et la galerie de gueules réunies ici au milieu de laquelle se distingue la bouille ronde de Renée Zellweger, parfaitement dirigée dans un rôle plus complexe qu'il n'y paraît.
Egalement derrière la caméra, Harris s'inscrit dans la veine des lectures du genre opérées par Kevin Costner (Open Range, 2004), ou par James Mangold (3 h. 10 pour Yuma, 2007) : son intention est moins de réinventer la roue que de lui rendre un hommage personnel et respectueux, en y ajoutant un humour pince-sans-rire surprenant. La réalisation est très sobre, avec la photographie de Dean Semler qui sublime les décors naturels et la galerie de gueules réunies ici au milieu de laquelle se distingue la bouille ronde de Renée Zellweger, parfaitement dirigée dans un rôle plus complexe qu'il n'y paraît.
Ce qui pourrait figurer les limites du film fait son charme, un charme tenace et solide puisqu'il séduit toujours quand on le revoit. Ainsi, les héros sont définis simplement par leurs actions et leur combat a tout de celui de deux David contre un Goliath : notre sympathie leur est donc naturellement acquise d'autant que les notables d'Appaloosa après les avoir recrutés réintègrent dans leurs rangs Bragg une fois celui-ci gracié. Pareillement, leur appartenance à la longue tradition des justiciers sans attaches rend leurs relations avec la femme qui se glisse entre eux passionnante.
Le personnage d'Allison French est développé avec le même soin que les deux marshalls et permet même à Harris d'interroger la solitude et l'intégrité de ses protagonistes : bien qu'elle aime visiblement sincèrement Cole, elle essaie de séduire Hitch, puis se baignera nue avec Ring Shelton et se laissera courtiser par Bragg. Virgil lui passe tout soit en décidant de ne faire comme s'il n'avait rien vu, soit parce qu'il ne veut pas perdre l'amitié d'Everett. Mais l'attitude de l'homme comme celui de son amante conserve leur part de mystère : le cinéaste semble préférer le spectateur déduire seul que les femmes dans l'Ouest sauvage ne sont pas tant dénuées de morale qu'en quête de protection. Ainsi la composition de Renée Zellweger, tout en retenue, échappe au cliché.
Mais si l'ambiguïté de Miss French est acceptable, c'est aussi parce que Ed Harris montre l'opportunisme couard des notables d'Appaloosa, incapables de se défendre eux-mêmes et préférant payer des "gâchettes" pour les protéger avant d'accepter à nouveau dans leur cercle l'homme qu'ils savent être le meurtrier de leur ancien shérif. Cole et Hitch assistent à ces revirements avec fatalisme mais non sans sensibilité.
La richesse psychologique du récit n'est jamais démonstrative donc et le rythme du film est presque nonchalant, à l'image des duels, rares et exécutés à l'ancienne (non comme un concours de rapidité entre les adversaires, mais comme un combat frontal et expéditif, le pistolet déjà en main). Ed Harris y ajoute un humour bienvenu et discret qui permet aussi d'affiner la caractérisation et d'éviter une trop grande gravité : ainsi, Virgil Cole, quoique plus âgé, est peu instruit, et interroge souvent Everett Hitch, qui, comme il l'explique en voix off, a fait ses classes à Westpoint, sur le sens d'un mot ou la qualification d'une action. Ces moments savoureux soulignent la tension permanente produite par la dangerosité et la précarité de la fonction des deux hommes confrontés à divers dangers (Bragg, ses hommes, les frères Shelton, les indiens...).
Pour la complicité évidente de ses deux vedettes (formidables l'un comme l'autre, vraiment faits pour évoluer dans un western), sa qualité formelle, sa solidité narrative agrémentée d'une dose de dérision précieuse, Appaloosa est un western qui a su renouer avec ce que le genre a de meilleur : être digne de ce qui l'a précédé sans être figé dans ses codes.
Pour la complicité évidente de ses deux vedettes (formidables l'un comme l'autre, vraiment faits pour évoluer dans un western), sa qualité formelle, sa solidité narrative agrémentée d'une dose de dérision précieuse, Appaloosa est un western qui a su renouer avec ce que le genre a de meilleur : être digne de ce qui l'a précédé sans être figé dans ses codes.
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