PLANETARIUM est un film réalisé par Rebecca Zlotowski.
Le scénario est écrit par Rebecca Zlotowski avec la collaboration de Robin Campillo. La photographie est signée George Lechaptois. La musique est composée par Rob.
Dans les rôles principaux, on trouve : Natalie Portman (Laura Barlow), Lily-Rose Depp (Kate Barlow), Emmanuel Salinger (André Korben), Pierre Salvadori (André Servier), Amira Casar (Eva Saïd), Damien Chapelle (Louis), Louis Garrel (Fernand Prouvé).
Laura et Kate Barlow(Natalie Portman et Lily-Rose Depp)
Paris. 1943. Laura Barlow retrouve par hasard dans une église l'actrice Eva Saïd à qui elle confie sa situation difficile : l'occasion pour les deux jeunes femmes de se rappeler leur passé commun. Dans les années 30, Laura et sa soeur cadette Kate arrivent de New York pour se produire dans des cabarets parisiens où elles présentent un numéro de spiritisme. Elles attirent l'attention d'un producteur juif franco-polonais, André Korben.
Laura Barlow
Il obtient qu'elles viennent chez lui pour une séance privée au terme de laquelle, impressionné, il les invite à s'installer dans sa maison. Korben, dont les projets sont discutés par le conseil d'administration de son studio de cinéma, veut attirer le public dans les salles en leur proposant une expérience inédite qui rejoint son obsession personnelle : imprimer sur la pellicule l'apparition d'un esprit invoqué par les spirites.
Kate Barlow
Après avoir, difficilement, convaincu ses associés de financer le tournage d'Apparitions fatales, il fait avec le réalisateur André Servier passer des essais aux soeurs Barlow. Laura s'y révèle la plus à l'aise mais, une fois les prises de vue entamées, le manager des Barlow, Louis, préfère quitter Paris, inquiet de l'antisémitisme croissant.
Kate et Laura
Lorsque Laura découvre que Korben s'adonne à des séances privées avec Kate, elle se dispute avec eux et part dans le Sud de la France. Le producteur, lui, convainc la plus jeune des soeurs de procéder à des expériences en laboratoire afin d'optimiser les chances d'enregistrer un contact paranormal.
Kate et Laura
Le tournage du film reprend sur la Riviera mais lorsque Korben rejoint l'équipe pour leur montrer les séances filmées avec Kate, ses collaborateurs sont atterrés par le piètre résultat et surtout par l'argent englouti (2/3 du budget alloué au film). La santé de Kate décline brutalement. Korben essuie une série de déconvenues : démissionné par son conseil d'administration, déchu de sa nationalité française et jugé puis incarcéré pour détournement de fonds.
André Korben et Kate Barlow(Emmanuel Salinger et Lily-Rose Depp)
Durant l'hiver 42, Kate décède et Korben est déporté. Eva Saïd recommande Laura après de André Servier sur son nouveau long métrage dans lequel elle tient un rôle secondaire.
Après avoir vu Personal Shopper d'Olivier Assayas, j'ai voulu poursuivre avec une nouvelle histoire de femmes et de revenants : l'occasion était donc toute trouvée pour découvrir Planetarium, le troisième long métrage de Rebecca Zlotowski, dont j'avais beaucoup apprécié Belle épine et Grand Central (tous deux avec Léa Seydoux).
Echec en salles à sa sortie, c'est malheureusement un lamentable ratage, comparable en fait à celui qu'essuie le personnage d'André Korben : la réalisatrice, comme son personnage de producteur illuminé, s'est fourvoyé dans un projet où la prétention a pris le pas sur l'ambition - et qui, incidemment, démontre que l'approche plus nerveuse et humble d'Assayas était aussi plus juste.
Les succès précédents de Zlotowski lui ont permis de bénéficier de plus de moyens et elle a eu accès à un casting international et une production plus luxueuse. Hélas ! cela n'aboutit qu'à un esthétisme rutilant et une narration qui s'égare dans trop de directions sans en creuser vraiment aucune : l'ensemble apparaît du coup trop guindé et manquant cruellement d'intensité. C'est ce qui s'appelle passer totalement à côté de son sujet, et cela se traduit par l'intérêt privilégié qu'elle accorde à l'aînée des soeurs Barlow, héroïne antipathique, à l'attitude par trop équivoque (d'abord davantage intéressé par l'argent avant de fuir son mécène puis de s'inquiéter de ce qu'il inflige à sa cadette). Le récit glisse sur des personnages secondaires réduits à leur plus simple expression et une intrigue filandreuse dont les rebondissement finissent par indifférer.
Pourtant, un tel sujet - le cinéma, art de l'illusion, cherchant à fixer sur film l'invisible, c'est-à-dire les esprits invoqués par les spirites - promettait beaucoup. Trop ? En tout cas, la cinéaste n'arrive jamais à l'aborder sous un angle accrocheur, elle l'effleure sans le développer, sans parvenir à l'incarner. Jamais le miracle, espéré par Korben comme Zlotowski, ne se produit : en étant méchant, on pourrait dire que le seul véritable ectoplasme dans cette affaire, c'est le film lui-même. Sa superficialité chic, son rythme mollasson (105 minutes qui n'en finissent pas), son style affecté et exaspérant, empêchent tout envoûtement, étouffent toute émotion.
Je n'ai jamais cru que le jeu des acteurs puisse sauver les meubles et ça se vérifie parfaitement ici : Natalie Portman se caricature elle-même par la rigidité de son interprétation, affichant un air pénétré qui sonne faux, Emmanuel Salinger est ridicule en dandy névrosé et aveuglé, et je me demande encore ce qui a inspiré à tant de critiques que Lily-Rose Depp avait de si remarquable (trois expressions au compteur - la gamine rieuse, renfrogné ou souffreteuse - , c'est peu pour mériter le titre de "révélation à suivre").
Ni cérébral, ni hanté, Planetarium est surtout un film surfait - comme son auteur, trop vite portée aux nues ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire