ARIANE (Love in the Afternoon) est un film réalisé par Billy Wilder.
Le scénario est écrit par Billy Wilder et I.A.L. Diamond, d'après Ariane jeune fille russe de Claude Anet. La photographie est signée William C. Mellor. La musique est composée par Franz Waxman.
Dans les rôles principaux, on trouve : Audrey Hepburn (Ariane Chavasse), Gary Cooper (Frank Flannagan), Maurice Chevalier (Claude Chavasse), Van Doude (Michel), John McGiver (Mr. X).
Le scénario est écrit par Billy Wilder et I.A.L. Diamond, d'après Ariane jeune fille russe de Claude Anet. La photographie est signée William C. Mellor. La musique est composée par Franz Waxman.
Dans les rôles principaux, on trouve : Audrey Hepburn (Ariane Chavasse), Gary Cooper (Frank Flannagan), Maurice Chevalier (Claude Chavasse), Van Doude (Michel), John McGiver (Mr. X).
Ariane
(Audrey Hepburn)
Ariane est la fille unique du détective privé Claude Chavasse, veuf et établi à Paris.
Ariane et Claude Chavasse
(Audrey Hepburn et Maurice Chevalier)
Curieuse des affaires de son père, la jeune femme, violoncelliste sentimentale, s'intéresse en particulier aux frasques d'un playboy américain, Frank Flannagan, qui multiplie les conquêtes amoureuses.
Frank Flannagan et Ariane
(Gary Cooper et Audrey Hepburn)
Eprise de cet homme, pourtant plus vieux qu'elle et très volage, qui réside dans un palace, Ariane entreprend de le séduire en s'inventant un personnage irrésistible, inspiré de femmes sur lesquelles son père a enquêtées.
Frank et Ariane
Mais, même lorsque Flannagan démasque Ariane à son insu, après avoir engagé son propre père pour savoir qui est cette inconnue, il ne la décourage pas tout de suite et cherche à voir jusqu'où elle est prête à aller en lui mentant de la sorte.
Frank et Ariane
Trois ans après Sabrina (écrit avec Ernst Lehman), Billy Wilder signait un nouveau chef d'oeuvre avec sa muse favorite, Audrey Hepburn, sur un scénario signé avec celui qui allait devenir son nouvel acolyte, I.A.L. Diamond.
Ce film, d'une élégance formelle et d'un raffinement narratif extraordinaires, rappelle l'influence intacte de Ernst Lubitsch, le maître de Wilder, en même temps qu'il révèle une verve plus sentimentale chez le cinéaste. En la matière, Ariane est une des meilleurs synthèses de la "bonne sentimentalité" selon Wilder : savoir montrer un personnage aimable sans tomber dans la mièvrerie.
Ici, une jeune femme s'éprend d'un séducteur, plus âgé qu'elle, et pour le charmer, elle s'invente une vie de séductrice. Personne n'est donc innocent dans cette fable, chacun joue avec les sentiments (les siens, celui de l'autre), joue la comédie pour ne pas tomber le masque et s'avouer ce qu'il a sur le coeur. La situation est aussi nuancée par le fait que l'homme dont tombe amoureux Ariane est plus vieux qu'elle, on imagine qu'il pourrait être son père... Et, malicieusement, Wilder fait du vrai père de son héroïne un vieux détective qui accumule les preuves contre ce séducteur puis est engagé par lui pour découvrir qui est la jeune femme qui l'a séduite.
Ce film, d'une élégance formelle et d'un raffinement narratif extraordinaires, rappelle l'influence intacte de Ernst Lubitsch, le maître de Wilder, en même temps qu'il révèle une verve plus sentimentale chez le cinéaste. En la matière, Ariane est une des meilleurs synthèses de la "bonne sentimentalité" selon Wilder : savoir montrer un personnage aimable sans tomber dans la mièvrerie.
Ici, une jeune femme s'éprend d'un séducteur, plus âgé qu'elle, et pour le charmer, elle s'invente une vie de séductrice. Personne n'est donc innocent dans cette fable, chacun joue avec les sentiments (les siens, celui de l'autre), joue la comédie pour ne pas tomber le masque et s'avouer ce qu'il a sur le coeur. La situation est aussi nuancée par le fait que l'homme dont tombe amoureux Ariane est plus vieux qu'elle, on imagine qu'il pourrait être son père... Et, malicieusement, Wilder fait du vrai père de son héroïne un vieux détective qui accumule les preuves contre ce séducteur puis est engagé par lui pour découvrir qui est la jeune femme qui l'a séduite.
Le film est un bijou et scellait les retrouvailles entre Wilder et Audrey Hepburn, d'une grâce inégalable (et inégalée d'ailleurs). Le résultat de cette nouvelle collaboration est, à mon avis, encore supérieur à Sabrina. Elle est d'une justesse d'autant plus remarquable qu'elle ne minaude jamais : elle n'a jamais besoin de forcer le trait, tout paraît toujours simple, c'est à peine si on considère qu'elle joue en vérité - et pourtant à 28 ans, elle n'est plus cette jeune fille trop romantique et imaginative, qui (se) joue la grande comédie des sentiments jusqu'à ce qu'elle soit obligée de tomber le masque, d'assumer ses sentiments. Comment ne pas tomber amoureux d'Ariane ?
Face à elle, dans un rôle destiné à Cary Grant (avec lequel le cinéaste n'a jamais réussi à tourner), Gary Cooper est d'une classe folle, dans tous les sens du terme : il compose avec humilité son personnage de manière à toujours mettre en valeur sa partenaire. Trop âgé pour le rôle, il est souvent filmé dans l'ombre, son interprétation est désintéressée et finalement très touchante.
A eux deux, ils font d'Ariane un film en état d'apesanteur, tout y fait mouche - des dialogues ciselés, des idées de mise en scène subtiles. Une des meilleures trouvailles de Wilder réside dans l'utilisation, loufoque, du quatuor à cordes hongrois qui suit Flannagan partout : le son est d'ailleurs la source de nombreux gags et moments poignants, comme lorsqu'il écoute l'enregistrement d'Ariane sur son dictaphone quand elle dresse la liste de ses amants fictifs. Durant cette scène mémorable, à la fois drôle et émouvante, les musiciens et le playboy font circuler la table roulante aux alcools d'une pièce à une autre tandis que l'américain désabusé et désolé à la fois réalise qu'il aime cette jeune femme comme elle l'aime.
Le comique du film s'appuie sur l'inversion des rôles, toute en ironie et charme : l'innocente Ariane ensorcelle Flannagan en s'inventant un passé mystérieux, torride, comparable à celui du séducteur et inspiré par les dossiers traités par son père (interprété avec bonhomie par Maurice Chevalier). Le cynique américain, qui pensait ne plus pouvoir éprouver de sentiments amoureux pour une femme, est tour à tour attendri, intrigué, conquis, désarmé par cette inconnue dont l'apparence déjoue les antécédents.
Le décalage ainsi établi entre ce que Ariane prétend être et ce qu'elle est vraiment permet au spectateur de savourer les événements avec hauteur mais sans condescendance, en en appréciant toute la drôlerie. Frustré, Flannagan engage (sans le savoir) le propre père d'Ariane pour découvrir qui elle est ("du menu fretin" lui dira le détective pour le persuader de ne pas s'y attacher). Mais le "mal" est fait : le coureur de jupons, blasé par ses innombrables liaisons, est touché au coeur par cette désarmante soupirante.
Il n'est pas le seul : nous le sommes tous ! L'équilibre délicat, enchanteur, du film tient à cela : la virginale Ariane s'est montrée plus habile que le le séducteur endurci et a réveillé, chez lui comme chez nous, les mêmes émotions qu'il a créées chez elle. Magistral.
Face à elle, dans un rôle destiné à Cary Grant (avec lequel le cinéaste n'a jamais réussi à tourner), Gary Cooper est d'une classe folle, dans tous les sens du terme : il compose avec humilité son personnage de manière à toujours mettre en valeur sa partenaire. Trop âgé pour le rôle, il est souvent filmé dans l'ombre, son interprétation est désintéressée et finalement très touchante.
A eux deux, ils font d'Ariane un film en état d'apesanteur, tout y fait mouche - des dialogues ciselés, des idées de mise en scène subtiles. Une des meilleures trouvailles de Wilder réside dans l'utilisation, loufoque, du quatuor à cordes hongrois qui suit Flannagan partout : le son est d'ailleurs la source de nombreux gags et moments poignants, comme lorsqu'il écoute l'enregistrement d'Ariane sur son dictaphone quand elle dresse la liste de ses amants fictifs. Durant cette scène mémorable, à la fois drôle et émouvante, les musiciens et le playboy font circuler la table roulante aux alcools d'une pièce à une autre tandis que l'américain désabusé et désolé à la fois réalise qu'il aime cette jeune femme comme elle l'aime.
Le comique du film s'appuie sur l'inversion des rôles, toute en ironie et charme : l'innocente Ariane ensorcelle Flannagan en s'inventant un passé mystérieux, torride, comparable à celui du séducteur et inspiré par les dossiers traités par son père (interprété avec bonhomie par Maurice Chevalier). Le cynique américain, qui pensait ne plus pouvoir éprouver de sentiments amoureux pour une femme, est tour à tour attendri, intrigué, conquis, désarmé par cette inconnue dont l'apparence déjoue les antécédents.
Le décalage ainsi établi entre ce que Ariane prétend être et ce qu'elle est vraiment permet au spectateur de savourer les événements avec hauteur mais sans condescendance, en en appréciant toute la drôlerie. Frustré, Flannagan engage (sans le savoir) le propre père d'Ariane pour découvrir qui elle est ("du menu fretin" lui dira le détective pour le persuader de ne pas s'y attacher). Mais le "mal" est fait : le coureur de jupons, blasé par ses innombrables liaisons, est touché au coeur par cette désarmante soupirante.
Il n'est pas le seul : nous le sommes tous ! L'équilibre délicat, enchanteur, du film tient à cela : la virginale Ariane s'est montrée plus habile que le le séducteur endurci et a réveillé, chez lui comme chez nous, les mêmes émotions qu'il a créées chez elle. Magistral.
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