vendredi 10 mars 2017

CRAZY, STUPID, LOVE, de Glenn Ficarra et John Requa (2011)


CRAZY, STUPID, LOVE est un film réalisé par Glenn Ficarra et John Requa.
Le scénario est écrit par Dan Fogelman. La photographie est signée Andrew Dunn. La musique est composée par Christophe Beck.


Dans les rôles principaux, on trouve : Steve Carell (Cal Weaver), Ryan Gosling (Jacob Palmer), Julianne Moore (Emily Weaver), Emma Stone (Hannah Weaver), Kevin Bacon (David Lindhagen), Marisa Tomei (Kate), Jonah Bobo (Robbie Weaver), Analeigh Tipton (Jessica Riley), John Carroll Lynch (Bernie Riley).
 Cal et Emily Weaver
(Steve Carell et Julianne Moore)

Lors d'un dîner en tête à tête au restaurant, Emily Weaver déclare à son mari, Cal, qu'elle veut divorcer car elle l'a trompé avec son collègue, David Lindhagen. D'abord incrédule, Cal quitte le domicile conjugal et s'installe dans un studio où il reçoit ses deux plus jeunes enfants pour mieux les confier à leur baby-sitter, Jessica Riley.
Jacob Palmer et Cal Weaver
(Ryan Gosling et Steve Carell)

Dépité, il noie son amertume dans un bar chic où, monologuant à voix haute sur ses déboires, il attire l'attention de Jacob Palmer, un jeune séducteur. Celui-ci propose à Cal de "reconquérir sa masculinité" en lui apprenant comment charmer à nouveau des femmes.
Kate
(Marisa Tomei)

Après avoir été relooké et instruit par Jacob, Cal devient, contre toute attente, un élève doué et c'est ainsi qu'il convainc Kate, ravissante célibataire, de coucher avec lui. Il collectionne alors les aventures sans lendemain, mais néglige son rôle de père, ne se rendant pas compte que son fils, Robbie est amoureux de sa baby-sitter, Jessica... Laquelle est éprise en secret de Cal !
David Lindhagen et Emily Weaver
(Kevin Bacon et Julianne Moore)

Cependant, Hannah, brillante et jolie étudiante en Droit, subit également une cuisante déconvenue sentimentale quand elle découvre que son petit ami, Richard, lui propose non pas de l'épouser mais une place d'associée dans son cabinet juridique. 
Jacob Palmer et Hannah Weaver
(Ryan Gosling et Emma Stone)

Après avoir bu plus que de raison, elle se jette au cou de Jacob qui lui avait fait la cour, sans succès, quelque temps auparavant. Toutefois, le jeune homme n'entend pas profiter de la situation et il passe la nuit avec Hannah à se confier. Ils s'attachent l'un à l'autre dans les jours qui suivent tandis que Cal, qui a découvert que Kate était un des professeurs de son fils, cherche à le contacter.
Robbie Weaver et Jessica Riley
(Jonah Bobo et Analeigh Tipton)

Encouragé par Robbie, qui n'apprécie pas David Lindhagen, Cal entreprend de reconquérir Emily et lui prépare une fête-surprise à laquelle il convie leur fille aînée. Celle-ci n'est autre que Hannah qui présente à cette occasion Jacob comme son nouveau compagnon - relation que désapprouve Cal. La situation dérape totalement quand Bernie Riley, qui a découvert les sentiments de sa fille, Jessica, pour Cal, surgit pour lui casser la figure, et que David s'invite à la réception. Une bagarre éclate au terme de laquelle tous les hommes, confus, se dispersent et Hannah prend ses distances avec son père.
David Lindhagen, Bernie Riley, Jacob Palmer et Cal Weaver
(Kevin Bacon, John Carroll Lynch, Ryan Gosling et Steve Carell)

Jacob essaie de raisonner Cal plus tard en lui annonçant qu'il va assister avec Hannah, qu'il aime sincèrement, à la remise du diplôme de Robbie. Lors de la cérémonie, l'adolescent commence à prononcer un discours désenchanté sur la folie et la stupidité de croire en l'amour avant que son père ne l'interrompe et explique que c'est au contraire pour ces raisons qu'il faut y croire. Il se réconcilie ainsi avec Emily, éloignant du même coup David, se rabiboche avec Jacob et Hannah, tandis que Robbie reçoit de Jessica une enveloppe contenant des photos d'elle nue pour l'aider à tenir en attendant qu'il trouve une fille de son âge à aimer.

I Love you Philip Morris, le premier long métrage du tandem Glenn Ficarra-John Requa, était une belle promesse avec sa rocambolesque romance homosexuelle, inspiré d'une histoire vraie et brillamment interprétée par Jim Carrey et Ewan McGregor. Il était donc inévitable que les deux cinéastes tentent de reproduire cette recette gagnante en la développant sous la forme d'un film choral.

Hélas ! le procédé, au lieu d'améliorer la formule, ne fait qu'en révéler la mécanique et celle-ci tourne à vide. Puisqu'il se revendique comme une comédie sentimentale, il faut bien admettre que Crazy, Stupid, Love n'est ni drôle ni attachant. Pire encore : c'est un film cruellement dénué de ressort, qui s'étire péniblement, une énième variation sur les jeux de l'amour et du hasard dont le twist à mi-chemin ne suffit pas à masquer l'échec.

Comme c'est le cas dans leurs trois productions à ce jour (en comptant leur dernier effort, le thriller Diversion, 2015), la mise en scène est soignée, la photo clinquante, mais ne fait qu'enrober une narration aux péripéties pataudes, à la morale convenue et même frelatée. La promesse d'un récit sur le transfert d'un type largué par sa femme qui devient un tombeur et de son coach en séduction qui se range avec la seule fille qui a su lui résister et l'écouter est vite expédiée, diluée dans des sous-intrigues sans intérêt (le fils amoureux de la baby-sitter qui, elle, en pince pour le père de famille ; l'épouse infidèle qui n'ose pas assumer son attirance pour un collègue). Les personnages sont plus pathétiques que sympathiques et on a de la peine à éprouver la moindre compassion pour eux.

Si la piètre prestation de Julianne Moore n'a rien d'étonnant vu son peu de disposition naturelle pour le registre comique, Steve Carell est étonnamment terne dans son rôle. Kevin Bacon comme Marisa Tomei héritent de partitions impossibles à défendre tant elles sont sommaires. Il faut regarder ailleurs pour percevoir une étincelle et, en l'occurrence, Crazy, Stupid, Love vaut essentiellement comme l'acte de naissance d'un couple de cinéma devenu depuis évident : Ryan Gosling y montre une auto-dérision remarquable tandis qu'Emma Stone n'a besoin que de quelques scènes pour imposer son charme mutin et son expressivité irrésistible (avec à la clé la meilleure réplique lorsqu'elle découvre, stupéfaite, les abdos sculptés de son partenaire : "On dirait que tu es photoshopé !").

Mais c'est surtout un sentiment de gâchis qui subsiste après ces presque 120 minutes laborieuses au possible. 

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