samedi 3 mai 2014

CAPTAIN AMERICA : THE FIRST AVENGER, de Joe Johnston (2011)


CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER est un film réalisé par Joe Johnston.
Le scénario est écrit par Christopher Markus et Stephen McFeely, d'après les personnages créés par Joe Simon, Stan Lee et Jack Kirby. La photographie est signée Shelly Johnson. La musique est composée par Alan Silvestri.

Dans les rôles principaux, on trouve : Chris Evans (Steve Rogers/Captain America), Hugo Weaving (Johann Schmidt/Crâne Rouge), Hayley Atwell (Peggy Carter), Tommy Lee Jones (Chester Phillips), Dominic Cooper (Howard Stark), Sebastian Stan (Bucky Barnes), Toby Jones (Arnim Zola), Samuel L. Jackson (Nick Fury).

De nos jours, une équipe du SHIELD retrouve dans les glaces de l'Arctique l'épave d'un avion et, à l'intérieur de l'appareil, un bouclier étoilé rouge, blanc et bleu...

En mars 1942, le chef de l'HYDRA, l'unité scientifique du IIIème Reich, Johann Schmidt, récupère dans la ville de Tonsberg, en Norvège, un tesseract, le Cube Cosmique, appartenant au père des dieux nordiques, Odin. 
Johann Schmidt/Crâne Rouge
(Hugo Weaving)

En 1943, dans le New Jersey, Steve Rogers est une nouvelle fois recalé au bureau de recrutement de l'armée américaine en raison de sa faible constitution physique. Il est alors abordé par le Dr. Abraham Erskine qui lui propose de participer à une expérience scientifique militaire secrète : il est question de créer un super-soldat, sous l'autorité du colonel Chester Phillips et de l'agent britannique Peggy Carter. 
Ayant reçu un sérum, Rogers est transformé en athlète mais Erskine est assassiné sous ses yeux par un espion nazi infiltré dans la laboratoire. Le savant a juste le temps, avant de mourir, de révéler à Rogers qu'un certain Schmidt a également subi le même traitement mais celui-ci n'étant alors pas complètement au point, il a souffert d'effets secondaires physiques et mentaux avant de s'enfuir. 
Dans le laboratoire du projet "Super-Soldat"

Dans les Alpes, Schmidt et le Dr. Arnim Zola réussissent à maîtriser l'énergie du Cube Cosmique. Zola veut l'employer pour ses futures créations et, pour affirmer l'indépendance de l'HYDRA vis-à-vis du Reich, Schmidt assassine les soldats nazis qui les surveillent. 

Cependant, les autorités américaines, refusant de sacrifier leur unique super-soldat sur le terrain, emploient Rogers pour jouer le rôle de "Captain America" dans des exhibitions destinées à soutenir le moral des troupes. 
Mais en Italie, Rogers apprend que son meilleur ami, Bucky Barnes, est porté disparu après avoir été capturé par les forces de l'HYDRA. Contre les ordres de l'Etat-Major, il décide d'aller le sauver, avec la complicité de Peggy Carter et du milliardaire Howard Stark (qui a financé le projet "super-soldat").  
Rogers libère, en affrontant les commandos de l'HYDRA, Barnes et les autres soldats capturés. Puis il combat Schmidt et découvre que le sérum qu'on lui a administré l'a défiguré, son visage décharné a cette couleur écarlate qui vaut le surnom de "Crâne Rouge".
Schmidt s'échappe et Rogers retourne à la base avec les soldats qu'il a libérés.
Captain America
(Chris Evans)

Ses supérieurs convaincus de l'efficacité de Rogers l'autorisent à former une équipe : il recrute Barnes, "Dum-Dum" Dugan, Gabe Jones, Jim Morita, James Montgomery Falsworth et Jacques Dernier pour attaquer d'autres bases de l'HYDRA. 
Stark donne à Rogers du matériel de pointe, dont un  bouclier circulaire en vibranium, un métal rare et quasi-indestructible. 
En s'en prenant à un train dans lequel Zola déplace des machines, Barnes tombe dans un gouffre mais le savant allemand est fait prisonnier par les américains. Résolu à venger Bucky, et gr^pace aux informations de Zola, Rogers lance un assaut contre la base secrète de Schmidt qui s'envole à bord d'un avion pour bombarder les villes américaines. 
En plein vol, le Cube Cosmique échappe aux deux adversaires et l'avion finit par se crasher dans une zone de l'Arctique. Rogers est considéré comme mort. 
Steve Rogers/Captain America et Peggy Carter
(Chris Evans et Hayley Atwell)

Pourtant, Rogers se réveille dans un hôpital. Troublé par une émission radiophonique, il s'échappe et découvre qu'il a survécu à une cryogénisation de plus de 70 ans, comme le lui explique le colonel Nick Fury... 

Pari risqué mais gagné : l'adaptation de Captain America par Joe Johnston pouvait faire craindre le pire mais le cinéaste aux commandes de Jumanji a su transformer cette commande des studios Marvel en une authentique réussite, qui vient s'ajouter à celle de Iron Man.

Le plus grand défi de ce projet consistait à montrer qu'un super-héros au pseudonyme prêtant à des interprétations discutables pouvait susciter l'adhésion au-delà des Etats-Unis. A l'heure où l'impérialisme américain est si décrié, la tâche s'avérait ardue mais, notamment grâce à son incarnation efficace et sobre par le comédien Chris Evans, Steve Rogers est à la fois resté ce boy scout aux couleurs de la bannière étoilée et un justicier qui dépasse le cadre patriotique.

Le script de Christopher Marcus et Stephen McFeely respecte fidèlement les origines du personnage, depuis ses multiples tentatives pour s'engager dans l'armée, sanctionnées par des échecs consécutifs à ses faiblesses physiques, jusqu'à l'expérience secrète et miraculeuse qui va le transformer en surhomme en passant par la "mort du père", le savant assassiné par un nazi infiltré, et ses retrouvailles avec son meilleur ami aux mains de l'ennemi.

Les qualités de cœur de Steve Rodgers parviennent à convaincre tous les rétifs, depuis les officiers militaires jusqu'au spectateur, et sa mue définitive en Captain America s'opère de manière ingénieuse et distancée (unique spécimen de son genre, il est d'abord préservé et cantonné à des exhibitions frustrantes pour remonter le moral des troupes avant de prouver sa valeur et son utilité en outrepassant les ordres).

On pourra regretter que son affrontement contre Johann Shmidt (Hugo Weaving, parfait entre caricature et méchanceté - même s'il a d'ores et déjà annoncé qu'il ne reprendrait pas son rôle dans de probables suites) ne produisent pas des séquences aussi puissantes qu'espérées, des combats plus âpres, tout comme on déplorera que la mort de Bucky Barnes (fondatrice dans la carrière de Captain America) soit si mal mise en scène. Mais ces réserves mises à part, le film remplit complètement son contrat, abondant en scènes intenses et divertissantes, menées sur un rythme soutenu.

En proposant un Steve Rogers composant bon gré mal gré avec la légende de Captain America, maladroit avec les femmes, le personnage gagne en humanité et permet d'intégrer des éléments plus manichéens. Les seconds rôles campés par  Dominic Cooper, épatant en millionnaire génial et suffisant ; Tommy Lee Jones, impeccable dans la peau d'un gradé bourru, et Hayley Atwell, séduisante et déterminée en espionne anglaise, contribuent au plaisir simple mais efficace de ce grand spectacle, dont l'ambiance évoque le cinéma d'aventures classique (presque) plus que l'action movie super-héroïque convenue.

La réalisation de Joe Johnston emballe tout cela avec élégance et tonus, profitant d'un confortable budget qui a permis une magnifique reconstitution du New York des années 40, des  inventions de l'Hydra, des séquences en extérieurs spectaculaires.

Captain America : First Avenger déjoue donc toutes les craintes et se révèle une adaptation intelligente d'un personnage qui se prête si facilement à la caricature s'il n'avait été si subtilement présenté.

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